État : Très bon état - Année : 2011 - Format : in 8° - Pages : 293pp - Editeur : Albin Michel - Lieu d'édition : Paris - Type : Broché-cousu avec jaquette illustrée - Divers : Légers plis de lecture au dos. - Commander rapidement : https://www.bons-livres.fr/livre/irene-nemirovsky/4943-deux?lrb
Reference : 4943
Redécouverte après la publication de ˮSuite françaiseˮ, Irène Némirovsky a connu dans l'entre-deux-guerres un immense succès notamment en 1939 pour son livre ˮDeuxˮ qui raconte le charme de la rencontre amoureuse, les désillusions du mariage et la paix retrouvée à la fin entre les époux dans ce monde fou et désespéré des années 30. Réédition d'un livre de 1939 devenu rare. Analyse aussi fine qu'implacable de la passion et de son désenchantement, ce livre brose également un tableau réaliste mais sombre et cruel des années de l'entre-deux-guerres.
Bons Livres du général au particulier
Monsieur Daniel Nougayrède
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1 vol. grand in-8 reliure de l'époque plein veau marbré, dos à 5 nerfs dorés orné, triple filet doré d'encadrement en plats : [ Recueil de Mazarinades : ] [ Recueil de 19 Mazarinades : ] Dialogue entre le Roy Louis XI et Louys XII sur leur differente façon de regner à sçavoir lequel est meilleur ou de les Gouverner par amour, ou par force & puissance absolüe, 1649, 11 pp. [ annotation ms. : "Pièce singulière sur les evenements de 1771", Edition originale, Moreau, 1092 ] [ Suivi de : ] Le Confiteor du Chancelier au temps de Pasques, A Anvers, 1649, 8 pp. [ annotation ms. : "Pièce rare et singulière", EO, Moreau 751 : "Le Confiteor est attribué à M. de Bardonville. C'est de ce pamphlet que Saintot parle dans une lettre citée page 164 des "Mémoires" du Cardinal de Retz "] [ Suivi de : ] Le Prédicateur déguisé, s.l.n.d., 12 pp. [ annotation ms. : "Pièce rare", EO, Moreau 2838 ] [ Suivi de : ] Agréable Conférence de Deux Paisans de Saint Ouen et de Montmorency, sur les Affaires du Temps, A Paris, 1649, 8 pp. avec grande planche dépliante [ annotation ms. : "Pièce rare [ ... ] de l'estampe", EO, Moreau, 54 : "Cinq Parties de la "Conférence" avaient paru quand le Mascurat a été publié. Cependant, Naudé n'en loue que trois. C'est qu'en effet les deux autres sont beaucoup plus faibles [...]" On trouve ici les 5 pièces parues en 1649, trois autres parurent en 1651 et 1652. Cet ensemble connut un grand succès. Surtout notre exemplaire est bien complet de la rare gravure évoquée par Moreau : "La gravure s'est emparée de ce sujet si populaire. Il existe une caricature contemporaine du pamphlet qui représente Piarrot et Janin, le premier en paysan et le second en soldat. Elle porte pour titre : "Les deux paysans de Saint-Ouen et de Montmorency dans leur agréable Conférence touchant la guerre de Paris". Au-dessous de Piarrot et Janin on lit 2 quatrains, et "dans le fond on voit les députés allant à Saint-Germain sur un âne ; Guillot en avant, Piarrot au milieu et le fieu Jaquet battu par le procureur ; la grand'Margo à gauche et Robar à droite. Cette caricature, petit in-folio, est de P. Bertrand ] [Suivi de : ] Suitte de l'Agréable Conférence de Deux Païsans de Saint Ouen et de Montmorency, Par le mesme Autheur, A Paris, 1649, 8 pp. [ Suivi de : ] Troisiesme Partie de l'Agréable Conférence de Deux Païsans de Saint Ouen et de Montmorency. Ou la rencontre ou Dialogue de Piarot & de Ianin, fait par le mesme Autheur de la premiere Partie, A Paris, 1649, 8 pp. [ Suivi de : ] Suitte et Quatriesme Partie de l'Agréable Conférence de Piarot & de Ianin, Paisans de Saint Oüen & de Montmorency, sur les Affaires du Temps, par le mesme Autheur, A Paris, 1649, 8 pp. [ Suivi de : ] Cinquiesme Partie de l'Agréable Conférence de Deux Paisans de Saint Oüen & de Montmorency, sur les Affaires du Temps, par le mesme Autheur, A Paris, 1649, 11 pp. [ Suivi de : ] Conférence de Mazarin avec les Partisans, touchant sa Retaitte. Par le Sieur de la Besace, Chez Nicolas de La Vigne, Paris, 1649, 16 pp. [ Annotation ms. : "Pièce singulière", EO, Moreau, 739 : "On lit, au verso du titre, deux épigrammes assez mauvaises des sieurs de la Pointe et de la Valise, chevaliers de la Treille. Il ne faut pas négliger cette pièce, quoiqu'elle ne soit pas très rare" ] [ Suivi de : ] La Conferance de Mazarin avec la Fortune apparue à son Eminence sous le Nom et le Visage de la Dona Isabella, Courtisane Italienne, Chez Pierre Sevestre, Paris, 1649, 16 pp. [ Annotation ms. : "Rare", EO, Moreau, 738 : "Après la mort du roi d'Angleterre" ] [ Suivi de : ] L'Oyseau de Rivière, ou le Tournoy naval. Dédié aux Mariniers, Chez Pierre Variquet, Paris, 1649, 40 pp. [ dernière page paginée 23 ] [ Annotation ms. : "Pièce peu commune. Cette pièce est relative à nos spectacles de larapée. Et peut passer pour une comédie y ayant des acteurs", EO, Moreau, 2587 ] [ Suivi de : ] Déclaration du Roy, pour faire cesser les Mouvemens, & restablir le repos & la tranquillité en son Royaume. Verifiée en Parlement le premier Avril mil six cens quarente-neuf, Par les Imprimeurs & Libraires ordinaires du Roy, A Paris, 1649, 14 pp. et 1 f. n. ch. [ Annotation ms. : "Pièce relative", EO, Moreau, 944 ] [ Suivi de : ] Le Dialogue de S. Germain en Laye en forme de Tragedie par lequel on Remarquera la fidelité des Parisiens au Roy. Dedié à Monseigneur le Duc de Beaufort par le S.D.B.P.C.D.S.M. Première Partie, Chez Louis Sevestre, A Paris, 1649, 11 pp. [ Annotation ms. : "Rare", EO, Moreau, 1084 ] [ Suivi de : ] La Robbe Sanglante de Jules Mazarin, Avec la verité reconnüe ou le veritable recit de toutes les fourbes & impostures, s.n., pp. 61-68 [ cf Moreau, 3554 ] [ Suivi de : ] L'Equipage nécessaire pour aller à la Chasse aux Larrons de ce Royaume, Chez Nicolas de La Vigne, à Paris, 1649, 8 pp. [ avec erreurs de pagination, EO, Moreau 1271 : "Cette pièce n'est pas sans mérite" ] [ Suivi de : ] Discours d'un Philosophe mécontent envoyé à Madame La Fortune, sur le Malheur des Scavans de ce Siècle, s.n., 1649, 7 pp. [ par un "Philosophe mécontent", EO, Moreau, 1110 : "Les seuls rois qui aient favorisé les savants sont Chilpéric Ier, Charlemagne, Philippe le Bel, Charles V, Charles VIII, François Ier, Charles IX et Henry III" ] [ Suivi de : ] Le Prince vendu ou Contract de Vente de la personne du Prince libre & innocent Dom Edouard Infant de Portugal passé à Vienne le 25 jour de Juin 1642 [ etc... ] Traduit de l'espagnol, Chez Jean Pasle, à Paris, 1643, 41 pp. avec portrait en frontispice, au verso du faux-titre [ Suivi de : ] Harangue faite à Monsieur le Duc d'Orléans par Monsieur Nicolai Premier Président en la Chambre des Comptes, à Paris, 1649, 7 pp. [ Annotation ms. : "Note 1771 Mr Perraut acocat général de la Chambre et Cour des Comptes s'est servi des termes [ ... ] EO, Moreau, 1576 ] [ Suivi de : ] Séance du Roy Louis XIV en son Lict de Justice, en Parlement ou les vrayes Harangues de Messieurs le Chanceelier premier President, & Talon Advocat General, Chez Gervais Clousier, Paris, 1649, 8 pp. [ Annotation ms. : "Pièce singulière. M. Séguier a fait en 1771 usage de ces pièces", EO, Moreau, 3600 : "Peu commun" ]
Beau recueil de mazarinades, remarquable notamment pour la présence de la très rare gravure illustrant "l'Agréable Conférence de Deux Paisans de Saint Ouen et de Montmorency". Une main anonyme a enrichi à la fin du XVIIIe siècle les feuillets de titre d'annotations intéressantes, et fait souvent référence aux événements de l'année 1771, faisant écho aux événements de la Fronde. Bon exemplaire (accroc habituel sans manque à la planche dépliante, petit frott. à la reliure, bel exemplaire par ailleurs).
NON PRECISE. 1992. In-4. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 127 pages - reliure à spirale - quelques illustrations, plans et cartes en noir et blanc dans et hors texte.. . . . Classification Dewey : 908.447-Régionalisme : Aquitaine
"Invitation à la journée Entre-Deux-Mers de Ladaux,le 15 mars 1992 :. Lettre du Syndicat Viticole du Haut-Benauge adressée à tousles viticulteurs de 1'aire d1 appellation, ainsi qu'à des personnalités-:. Annonce de Jean Carrier sur les ondes de Radio Bordeaux-Gironde :~ Articles du journal Sud-Ouest (édition 21 B) annonçant lajournée Entre-Deux-Mers de Ladaux :. Dégustation de vins à Sauveterre-de-Guyenne :. Statistiques de l'A.O.C. Entre-Deux-Mers : Guy Claisse a présenté son livre sur 1'AOC Entre-Deux-MersàLa Réole, le 11 avril 1992 :Dégustation de vins à Cazaugitat:""De la presse au pressoir"", article de Guy Claisse dansAmateur de Bordeaux ( 1989 ): Programme donnant la liste des intervenants à Ladaux, le15 mars 1992 : Discours de Guy Ferran, président du Syndicat Viticole duHaut-Benauge : La région du Haut-Benauge :Le logo du Haut-Benauge :""A.O.C. Entre-Deux-Mers"" par Gilles Dupuch, président duSyndicat Viticole de 1'Entre-Deux-Mers : Dossier de presse de l'A.O.C. Entre-Deux-Mers :.Décret du 31 juillet 1937 définissant l'appellation d'originecontrôlée ""Entre-Deux-Mers"" :.Le marché des vins de Bordeaux (statistiques du C.I.V.B.,campagne 89-90) :. Présentation du livre sur l'A.O.C. Entre-Deux-Mers par l'au-- teur, Guy Claisse (journaliste et viticulteur à Cazaugitat) Quelques extraits de ce livre :. ""La viticulture de 1'Entre-Deux-Mers à la fin du XXe siècle"" par Philippe Roudié, professeur de géographie à l'Universitéde Bordeaux III :.Viticulture en Gironde / Recensement Agricole 1988 : ""Entre-Deux-Mers, terre d'Oc"" par Patrick Lavaud, directeurdu Centre Socio-Culturel de Langon ETC. Classification Dewey : 908.447-Régionalisme : Aquitaine"
Précieux exemplaire conservé dans ses reliures strictement de l’époque, avec, fait particulièrement rare, des fers absolument identiques sur les trois premiers volumes. Paris, Veuve Coignard et Jean Baptiste Coignard fils, 1692‑1693-1696. 4 volumes in-12 de : I/ (20) ff., 252 pp., 8 pp. ch. 27-34, 34 pp., (1) f.bl.; II/ (9) ff., 399 pp. et (1) p. de privilege; III/ (6) ff., 335 pp., (1) p. de privilège, 1 cahier bruni ; IV/ (8) ff., 321 pp., (1) f. d’errata, 1 figure gravée sur cuivre entre les pp. 296 et 297 de « l’arbre de Porphyre ». Cachet en marge inf. des p. 13 du tome 1, p. 12 du tome 2, pp. 1 et 13 du tome 3, pp. 1 et 13 du tome 4.Plein veau moucheté de l’époque, dos à cinq nerfs ornés de fleurons dorés, roulette dorée sur les coupes, tranches mouchetées rouges. Reliure de l’époque. 164 x 92 mm.
Édition originale collective – les tomes 3 et 4 sont ici en édition originale aux dates de 1692 et 1696 - de la fameuse « Querelle des Anciens et des Modernes », œuvre majeure de Charles Perrault. Le 4ème volume est ici l’un des rares connus à la date de 1696, la date commune étant de 1697. Scheler (V, p. 169) mentionne : « J’ai rencontré un exemplaire du ‘Parallelle des anciens et des modernes’ dont le tome 4 était daté M.DC.LXXXXVI (1696). Il comportait, relié à la fin, un errata intitulé ‘Fautes à corriger’, tiré sur un feuillet indépendant » ; cas du présent exemplaire. Cette édition originale présente l’intégralité des brûlots que Perrault lança dans une querelle qui devait enflammer tout le milieu littéraire de son temps et se prolonger pendant tout le XVIIIe siècle, jusqu’à Condorcet, jusqu’au Génie du Christianisme. « Perrault fonde l’expérience du progrès culturel dans une théorie historique (…). C’est dans la ‘Querelle’ que se forme la nouvelle conscience historique qui sera celle des Lumières : le trait fondamental de l’histoire devient un mouvement irréversible vers l’avant » (P. -E. Knabe, R. Mortier, F. Moureau, L’aube de la modernité 1680-1760, p. 6 sq.).Ce texte fondateur revêt une telle importance que nous allons en décrire la Genèse et l’aboutissement.Les Classiques ou Anciens menés par Boileau soutenaient une conception de la création littéraire comme imitation des auteurs de l’Antiquité. Cette thèse était fondée sur l’idée que l’Antiquité grecque et romaine avait atteint une fois pour toutes la perfection artistique. Le choix par Racine pour ses tragédies de sujets antiques déjà traités par les tragédiens grecs illustre cette conception de la littérature respectueuse des règles du théâtre classique élaborées par les poètes classiques à partir de la Poétique d’Aristote.Les Modernes, représentés ici même par Charles Perrault, qui soutenaient le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV, affirmaient au contraire que les auteurs de l’Antiquité n’étaient pas indépassables, et que la création littéraire devait innover. Ils prônaient une littérature adaptée à l’époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles.Si l’humanisme découvre les anciens pour entrer dans les temps modernes, imite l’Antiquité pour créer les formes neuves de la Renaissance, il se divise au XVIIe siècle en deux courants qui séparent l’imitation réglée des chefs d’œuvres antiques de l’innovation.Une première querelle – italienne – des Classiques et des Modernes éclate sous la Renaissance. Les Modernes sont alors anti scolastiques. Cette querelle italienne annonce la querelle française tout en étant différente. D’après Fumaroli, la querelle italienne « poursuit l’enquête comparative (la syncrisis, le paragone, la conférence) commencée par la Renaissance entre deux époques des lettres, des arts et des mœurs. Elle est le fait de lettrés qui se sentent plus enracinés dans la République des Lettres que dans aucun État contemporain. La comparaison entre Antiquité et Modernité est pour eux une condition de la liberté d’esprit. Il s’agit moins en Italie d’une Querelle que d’un championnat. La Querelle française en revanche est le fait d’hommes de lettres qui ont les yeux fixés sur leur roi ; ils font ou feront partie de la constellation d’Académies domiciliant la République française des Lettres dans l’État royal. Au cœur de leur âpre débat, on n’est pas surpris de reconnaître qu’ils rivalisent à qui détient la meilleure méthode de louer leur roi. »En France, la prise progressive de contrôle de l’espace des lettres (académie, cour) par les classiques qui prônent l’imitation des règles et des textes anciens est marquée par des querelles, autour par exemple de la question du merveilleux en littérature: doit on se limiter aux mythes païens ou peut on utiliser les héros chrétiens, voire revenir à des épopées chrétiennes et françaises ? Le christianisme ne l’emporte-t-il pas sur les grands modèles passés ? De 1653 à 1674 les partisans d’un merveilleux moderne se singularisent contre les « Anciens ». En 1677, c’est leur première victoire, lorsque après le débat sur l’affaire des inscriptions, il est décidé que les monuments du règne seraient gravés en français (et non plus en latin). Les deux partis sont alors constitués : d’un côté, les doctes (clergé académie) qui prônent le respect des règles imitées de l’antiquité (par exemple celle de la bienséance) dans un humanisme moral tourné vers une rigueur et l’éternité de l’œuvre. De l’autre, des poètes galants, ou des esprits nouveaux, critique de la génération des classiques de la cour, s’appuyant sur les goûts du public parisien.Perrault déclencha les hostilités le 27 janvier 1687, lorsqu’il présenta, à l’occasion d’une guérison de Louis XIV, à l’Académie française son poème Le siècle de Louis le Grand dans lequel il faisait l’éloge de l’époque de Louis XIV comme idéale tout en remettant en cause la fonction de modèle de l’Antiquité. La sortie de Perrault provoqua une protestation immédiate de la part de Boileau. La polémique enfla avec la publication par Perrault des quatre volumes du "Parallèle des anciens et des modernes" où il attaque les Anciens en comparant dans un dialogue fictif les réalisations des Anciens avec les réalisations modernes dans presque tous les aspects de la vie humaine. La polémique tournait essentiellement autour de deux modèles esthétiques opposés : le principe de l’imitation orienté vers l’Antiquité comme idéal de beauté absolu d’une part et d’autre part le principe du génie de l’imagination qui puise son inspiration en lui-même, et sur l’opposition entre la soumission à la superstition antique contre une critique cartésienne (Fontenelle)La belle Antiquité fut toujours vénérable ;Mais je ne crus jamais qu’elle fût adorable. Je voy les Anciens sans plier les genoux, Ils sont grands, il est vray, mais hommes comme nous ; Et l’on peut comparer sans craindre d’estre injuste, Le Siècle de LOUIS au beau Siècle d’Auguste. (Charles Perrault, Parallèle des anciens et des modernes en ce qui regarde les arts et les sciences.)Si tel est le débat manifeste, Fumaroli suppose d’autres enjeux : « tout au long de la Querelle, qu’il s’agisse d’Euripide ou d’Homère, ce sont, sous Louis XIV, les Anciens qui admettent ce qu’il y a de vif, de déconcertant, de déchirant dans la représentation de la vie humaine par les poètes antiques, tandis que les Modernes sont favorables à des conventions morales et esthétiques uniformes et confortables. » Pour lui, sous l’apparent progressisme des Modernes se cachaient aussi des enjeux de pouvoir. Boileau était proche de Port Royal. En défendant les Anciens, il aurait aussi défendu, au nom de la diversité des héritages, des marges de liberté dans la République des lettres.La Monnoye juge les positions des deux parties tellement déroutantes qu’il met les rieurs de son côté par cette épigramme : Boileau, Perrault, ne vous déplaise, Entre vous deux, changez de thèse : L’un fera voir par le Lutrin Que la muse nouvelle a le pas sur l’antique ; Et l’autre par le Saint-Paulin Qu’aux poètes nouveaux les anciens font la nique.(La Monnoye.)Finalement, Le Grand Arnauld dut s’entremettre pour réconcilier les parties et, le 30 août 1694, Perrault et Boileau s’embrassèrent en public à l’Académie française. La réaction du public de l’époque pourrait donner à penser que Perrault et son parti remportèrent la victoire dans cette polémique, mais il n’y eut pas de victoire nette. Le siècle de Louis XIV brille par les œuvres de ceux qui ont dépassé les « anciens » au-delà de leurs œuvres, en s’appuyant sur le génie propre de la langue et du siècle : Pascal souligne d’ailleurs que ceux que nous appelons les anciens, étaient des modernes en leur temps.Le débat connut un renouveau dans la deuxième décennie du XVIIIe siècle avec la mise en vers, en 1714, par Houdar de la Motte – à une époque où Perrault et Boileau étaient déjà morts – d’une traduction de l’Iliade publiée par Anne Dacier en 1699. Il y avait « corrigé » et raccourci l’original et l’avait accompagné d’une préface contenant un Discours sur Homère où il prend la défense des Modernes. Anne Dacier répliqua avec son Des causes de la corruption du goût où elle débat la question de la priorité de l’original ou d’une traduction, dans une prolongation d’une discussion du troisième dialogue du Parallèle de Perrault.Cette polémique, dans laquelle des auteurs aussi différents que Fénelon, l’abbé Terrasson et Jean Boivin intervinrent, s’acheva de même en 1716 avec une réconciliation personnelle des principaux acteurs. Elle est entrée dans l’histoire de la littérature sous le nom de Querelle d’Homère. Même avec l’épuisement du conflit, les répercussions de la querelle des Anciens et des Modernes ont continué de se faire sentir au cours du siècle des Lumières pour se poursuivre jusqu’à la querelle suscitée par le romantisme.Marivaux fut un des représentants importants du courant moderne au début du XVIIIe siècle, en établissant un genre tout à fait nouveau de théâtre, inconnu des Anciens, avec ses comédies morales et poétiques. Diderot poursuivra en définissant le genre du drame bourgeois, cette comédie larmoyante où la tragédie imminente était résolue avec des réconciliations vertueuses et des flots de larmes.La querelle des Anciens et des Modernes servit en fait de couverture, souvent pleine d’esprit, à des opinions opposées d’une portée beaucoup plus profonde. D’un côté, c’était l’idée même d’autorité qui était attaquée et de l’autre, le progrès. Le renouvellement de l’intérêt pour l’Antiquité à l’époque classique se traduisit par une réévaluation critique des acquis de l’Antiquité qui finit par soumettre les Écritures même à l’examen des Modernes. L’attaque de l’autorité en critique littéraire a eu des équivalences avec les progrès de la recherche scientifique. Le défi jeté à l’autorité par les Modernes dans le champ littéraire annonçait déjà les remises en question dont la politique et la religion allaient faire l’objet.Déjà inscrite dans une plus longue tradition européenne de contestation de structures semblables (en particulier à la Renaissance, lorsque Galilée ridiculise l’autorité accordée à Aristote dans son Dialogue des deux systèmes du monde), la querelle des Anciens et des Modernes déclenchée par la polémique entre Perrault et Boileau a pareillement été rapidement reçue au-delà des frontières françaises et adaptée aux situations locales.La Grande-Bretagne de l’époque prit la querelle des Anciens et des Modernes un peu moins sérieusement. William Temple prit le parti des Anciens dans son essai Essay upon the ancient and modern learning (Essai sur l’étude antique et moderne) (1690) en réaction à la Digression sur les Anciens et les Modernes (1688) de Fontenelle, qui reprend l’image selon laquelle « nous sommes des nains juchés sur des épaules de géant », image qui provoqua une avalanche de réponses. Le critique William Wotton, avec ses Reflections upon ancient and modern learning (Réflexions sur l’étude antique et moderne) (1694), le critique et classiciste Richard Bentley et Alexander Pope furent au nombre de ceux qui prirent le parti des Modernes à cette occasion. Bien que le débat ait été clos en Angleterre dès 1696, le sujet semble avoir stimulé l’imagination de Swift qui vit dans les camps opposés des Anciens et des Modernes un résumé de deux manières générales de regarder le monde. Ce thème est développé dans sa satire A Tale of a Tub (Conte du tonneau), composé entre 1694 et 1697 et publié en 1704, longtemps après la fin de la querelle en France. L’expression de « Bataille des Livres » vient de la satire publiée anonymement en 1704 par Swift, Full and True Account of the Battle fought last Friday between the Ancient and the Modern Books in St. James’s Library (Compte-rendu complet et véritable de la bataille survenue vendredi dernier entre les ouvrages antiques et modernes de la bibliothèque de St. James).La querelle des Anciens et des Modernes a eu une version allemande avec la polémique touchant au merveilleux entre Johann Christoph Gottsched, Johann Jakob Bodmer et Johann Jakob Breitinger. Johann Joachim Winckelmann a également joué un rôle important dans l’acclimatation de la querelle dans le monde germanophone avec, en particulier ses Gedanken über die Nachahmung der Griechischen Werke in der Malerei und Bildhauer-Kunst (Pensées sur l’imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture) (1755). Vers la fin du XVIIIe siècle, la thématique de la querelle des Anciens et des Modernes apparaît avec Herder, Schiller et SchlegelDans « De l'Allemagne » Germaine de Staël « appelle les Français à renouveler leurs modèles, à sortir des limites trop strictes du classicisme d’où bien peu cherchaient à s’évader, et que le pouvoir en place maintenait fermement » Face à la référence constante aux anciens qu’impose l’Empire, elle préfère la culture allemande d’un sentiment national libre, dans laquelle elle voit une création féconde. Ce texte introduit le romantisme en France.Son ami Benjamin Constant reprend sur un plan politique cette critique de l’imitation des anciens: dans son discours de 1819, il oppose « la liberté des anciens » à la « liberté des modernes ». Il faut adjoindre à la première, limitée à une dimension publique soumettant le citoyen à la grandeur de l’État, la défense de la seconde, l’espace autonome privé, affranchi du contrôle du pouvoir. Chateaubriand reprend sur un plan moins tranché certains aspects de la querelle (par exemple en préférant le merveilleux chrétien au classique). En ce sens les pensées « progressistes » et les mouvements littéraires romantiques et post romantiques qui insistent sur la liberté sont influencés par les modernes.Par opposition, on retrouve des échos de ce débat au XXe siècle, en général chez des penseurs post heideggériens, interrogeant la dérive d’un humanisme qui se soumettrait, depuis les Lumières, à la modernité, voire à la mode. Ils lui reprochent d’entraîner l’asservissement de la culture à l’étroitesse de la raison technicienne, et au mythe d’un progrès démocratique du « tout culturel ». Alain Finkielkraut par exemple, y voit une « défaite de la pensée », abandonnant l’exigence de la tradition. Il est reproché à cette critique des modernes un certain élitisme.Politiquement, c’est le philosophe Leo Strauss qui réactive dans la période contemporaine la thématique de la Querelle des Anciens et des Modernes. Il l’utilise pour souligner la différence entre l’expérience de la vie politique des Anciens et l’expérience des Modernes. Celle-ci s’enracine pour lui dans la colère antithéologique de Machiavel et de Hobbes, pour s’épanouir dans les nouvelles conceptions de la liberté issues du mouvement des Lumières. Pour lui, un des acteurs fondamentaux de cette querelle dans les temps modernes est Jean-Jacques Rousseau.Précieux exemplaire en reliure de l’époque, avec le quatrième volume dans le premier tirage de 1696, inconnu de Tchémerzine qui le cite à la date de 1697.L. Scheler, dans ses commentaires et addenda, annonce avoir rencontré un exemplaire de cette première édition, semblable à celui-ci : « le tome IV est daté de 1696 et comporte, relié en fin, un errata intitulé ‘Fautes à corriger’ tiré sur un feuillet indépendant et d’un papier plus épais. »Ce tome IV contient, de plus, une gravure à pleine page représentant « L’Arbre de Porphyre augmenté d’un degré métaphysique ». Bibliographie :Hubert Gillot, La Querelle des Anciens et des Modernes en France: De la Défense et Illustration de la langue française aux Parallèles des anciens et des modernes. Paris: Champion, 1914.Augustin Simon Irailh, Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des Lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Paris: Durand, 1761. Slatkine reprints, 1967.Anne-Marie Lecoq, La Querelle des Anciens et des Modernes : XVIIe-XVIIIe siècles. Précédé d’un essai de Marc Fumaroli, suivi d’une postface de Jean Robert Armogathe. Paris: Gallimard, 2001.Alain Niderst, « Les « Gens de Paris » et les « Gens de Versailles » dans Louise Godard de Donville », d’un siècle à l’autre : anciens et modernes. XVIe colloque, Janvier 1986. Paris: Éd. du CNRS, 1987. (Centre Méridional de Rencontres sur le xviie siècle ; 17) pp. 159-165.Hippolyte Rigault, Histoire de la querelle des anciens et des modernes. Paris: Hachette, 1856.Marc Fumaroli, La Querelle des Anciens et des Modernes + extraits, Paris, Gallimard-Folio, 2001.Charles Perrault a écrit deux grands livres : « Histoires ou Contes du Temps passé » Paris, 1697 et « Paralelle des Anciens et des Modernes » Paris, 1688-1696.L’on connait une dizaine d’exemplaires complets de l’édition originale de premier tirage des « Contes du Temps passé » et guère plus d’exemplaires de la « Querelle des anciens et des Modernes » complet du dernier volume à la date de 1696.Précieux exemplaire conservé dans ses reliures strictement de l’époque, avec, fait particulièrement rare, des fers absolument identiques sur les trois premiers volumes.
Collectif Relié In-8 (12x20 cm), relié demi-basane, titre et tomaison dorés au dos lisse, tranches mouchetés, contient : 'Le deuil anglais' de Rochon (1757) - 'Les deux anglais' de Merville (1817) - 'Les deux aveugles de Tolède' de Marsollier (1806) - 'Les deux Edmon' de Baré, Radet et Desfontaines (1819) - 'Conaxa, ou les gendres dupés' (1812) - 'Les deux gendres' de Etienne (1815) - 'Les deux Philibert' de Picard (1816) ; notes à l'encre en page de garde, coiffes et coins frottés, frottements au dos, quelques rousseurs à l'intérieur, assez bon état. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
[vente Moutard Brouilhet, etc...] - DUCIS ; VOLTAIRE ; MERCIER ; CHENIER, Marie-Joseph ; BOUILLY ; COUSIN-JACQUES ; MONVEL ; ANSEAUME ; ROCHON DE CHABANNES ; VADE
Reference : 59107
(1793)
1 vol. fort in-8 reliure début XIXe pleine basane marron, dos à 5 nerfs, Contient : Othello, ou Le More de Venise, Tragédie par Ducis, Représentée, pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la République, An Deuxième de la République, 1 f., 60 pp. - Zayre, Tragédie en Cinq Actes et en Vers de Voltaire, Nouvelle édition conforme à la Représentation, Chez Devers, A Toulouse, An VIII, 48 pp. - Le Cid, Tragédie en cinq Actes et en vers par Pierre Corneille, Nouvelle édition, Chez Fages, Meilhac, Toulouse, 1802 An XI, 56 pp. - Cinna, ou la Clémence d'Auguste, Tragédie par Mr. P. Corneille, Chez la veuve Duchesne, Paris, 1776, 58 pp. - L'Habitant de la Guadeloupe, Comédie en Trois Actes, par M. Mercier, Nouvelle édition, Chez J. B. Broulhiet, Toulouse, 1787, 64 pp. - Hirza, Tragédie de Sauvigny, Chez J. B. Broulhiet, Toulouse, 1788, 40 pp. - Jenneval ou la Barnevelt François, Drame en cinq actes et en prose par M. Mercier, Nouvelle édition, Chez J. B. Broulhiet, Toulouse, 1785, 62 pp. - Sémiramis. Tragédie par Mr. de Voltaire, Représentée pour la première fois par les Comédiens ordinaires du Roy, le 16 Juillet 1749, Chez P. G. LeMercier, et chez Michel, Lambert, Libraire, Paris, 1749, 1 f., 56 pp. et 1 f. n. ch. - Inès de Castro, Comédie en Cinq Actes et en vers, par M. Houdart de Lamotthe, Nouvelle édition, Chez J. B. Broulhiet, Toulouse, 1786, 40 pp. - Caïus Gracchus, Tragédie en trois Actes, par Marie-Joseph Chénier, Député de la Convention Nationale, Représentée pour la première fois à Paris sur le Théâtre de la République, le 9 février 1792, l'an premier de la République Française, Chez Moutard, Paris, 1793, 32 pp. - Le Calife de Badgad, Opéra en un acte, Représenté sur le Théâtre Favart, le 29 fructidor an VIII, Paroles de S. Just, musique de Boïeldieu, Chez Vente, [ Paris ], An IX, 37 pp. - Une Folie, Comédie en Deux actes, mêlée de Chants, Paroles de J. N. Bouilly, Musique de Méhul, Représentée pour la première fois sur le Théâtre de l'Opéra-Comique National le 15 Germinal An 10, Chez Huet, Ravinet, Charon, Paris, An 10, 86 pp. (petit mq.) - La petite Nannette, Opéra-Comique en deux Actes, Représenté pour la première fois à Paris, au Théâtre Feydeau, le 19 Frimaire an Cinquième (Vendredi 9 décembre 1796 vieux-style), Paroles et musique du Cousin-Jacques, dédié par la reconnaissance à mon ami Gaveaux, Chez Moutardier, Paris, An V, 1796, 67 pp. - Les Visitandines, Comédie en deux actes et en prose, mêlée d'Ariettes, Représentée sur le Théâtre de la rue Feydeau, le 7 août 1792, Chez Vente, Paris, 1793, 32 pp. - Blaise et Babet, ou La suite des Trois Fermiers, Comédie en deux Actes, mêlée d'Ariettes, par M. Monvel, Chez Fages, Meilhac et Comp., Toulouse, 1801, 40 pp. - Le Menteur, Comédie en cinq Actes et en Vers du Grand Corneille, Chez J. B. Brouilhet, Toulouse, 1789, 60 pp. - L'Epoux par Supercherie, Comédie en deux actes et en vers, De Boissy, Chez J. B. Brouilhet, Toulouse, 1785, 36 pp. - Le Tableau parlant, Comédie-Parade en un acte et en vers mêlée d'Ariettes par M. Anseaume, la musique de M. Grétry, Chez Didot, 1787, 36 pp. - L'Amour Français, Comédie en un acte et en vers par M. Rochon de Chabannes, Chez J. B. Brouilhet, Toulouse, 1788, 20 pp. - les Racoleurs, Opéra Comique en un acte par M. Vadé, Chez J. B. Brouilhet, Toulouse, 1787, 36 pp.
Intéressant recueil réunissant 19 pièces de théâtres, la plupart imprimées peu avant, pendant ou peu après la Révolution Française. Etat satisfaisant (2 ff. débrochés dans Sémiramis, accroc sans mq. avec restauration et petit mq. dans "Une folie", travaux de vers affectant un peu le texte dans les 3 derniers titres).