Paris, Durand, 1758. 1 vol. in-4, (25,5 x 20 cm) ; [2] ff., XXII pp., 643 pp. et [1] p. Reliure en plein veau d'époque, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges. Exemplaire en belle condition (deux coins légèrement frottés à signaler).
Reference : 1735
Un monument des Lumières et de la philosophie matérialiste et un des grands scandales éditoriaux du XVIIIe siècle. Édition originale en second tirage (décrite [E.1B] par David Smith), dans lequel le premier mot de la page 5 est "de" (alors qu'il est "dans" dans le premier tirage [E.1A] devenu rarissime et "mon" dans la deuxième édition [E.2] parue la même année et plus commune) et portant les erreurs de titre "Dicours II" au lieu de "Discours II" en tête de la page 67 et "Discours II" au lieu de "Discours III" en tête de la page 295. Ouvrage imprimé par Moreau, imprimeur de la Reine et de monseigneur le Dauphin. À la page 644, comme au premier tirage [E.1A], l'Approbation est signée par Tercier à la date du 27 mars 1758 et le Privilège du roi est signé par Le Bègue au 12 mai 1758, avec un enregistrement par Le Mercier le 19 mai 1758. "Première édition de cet ouvrage célèbre, censuré par la Sorbonne comme contenant tous les poisons épars dans les différents livres modernes, c'est-à-dire contemporains. [...] L'ouvrage dédié à la famille royale, fut repoussé par cette dernière, et le 10 août, peu de jours après celui de la parution, le privilège, donné le 12 mai, fut révoqué. Malgré la Lettre au révérend père..... [Berthier ou Pleix], qui constitue une apologie et une rétractation, suivie d'une autre rétractation plus explicite, le livre fut blâmé par le clergé. Helvétius en remit alors une troisième à Joly de Fleury, avocat général, le 22 janvier 1759 ; le 31 parut la lettre du pape, le 9 avril, la censure de la Faculté de Théologie. Dès le 23 janvier Fleury avait prononcé ses réquisitions, tout en ménageant l'auteur lui-même, et le Parlement, le 6 février 1759 rendit son jugement ; le livre fut brûlé le 10. Helvétius se défit de sa charge de maître d'hôtel de la reine ; le censeur démissionna". (Tchémerzine, Bibliographie des éditions originales et rares d'auteurs français). Table sommaire : Discours I : De l'Esprit en lui-même. Discours II : De l'Esprit par rapport à la société. Discours III : Si l'Esprit doit être considéré comme un don de la nature, ou comme un effet de l'éducation. Discours IV : Des différents noms donnés à l'Esprit. Notre exemplaire est enrichi de trois pièces peu communes en lien avec le scandale dû à la parution de l'ouvrage, reliées à la suite : - Arrest du Conseil d'État du Roi, Rendu au sujet du privilège ci-devant accordé pour l'impression de l'Ouvrage intitulé, de l'Esprit. Du 10 Août 1758. Paris, Imprimerie Royale, 1758. "Le Roi s'étant fait rendre compte d'un livre intitulé, de l'Esprit, imprimé en vertu de lettres de privilège obtenues le 12 mai dernier, Sa Majesté auroit reconnu que la licence qui règne dans tout cet ouvrage, & les maximes dangereuses qui y sont répandues, ne permettent pas de laisser subsister ledit privilège, & de tolérer le débit & la distribution dudit livre ; [...] Ordonne que ledit Livre sera & demeurera supprimé, & en conséquence, que tous les exemplaires qui en ont été répandus dans le public, seront incessamment rapportés au greffe [...] pour y être supprimés." (Extraits). - 2 pages in-8 imprimées d'une lettre de repentir et de rétractation de Helvétius face à la mauvaise réception du livre : "il est bien cruel & bien douloureux pour moi d'avoir allarmé, scandalisé, révolté même des personnes pieuses, éclairées, respectables, dont j'ambitionnois les suffrages [...] ; mais c'est ma faute, je la reconnois dans toute son étendue, & je l'expie par le plus amer repentir. Je souhaite très vivement & très sincèrement que tous ceux qui auront eu le malheur de lire cet ouvrage, me fassent la grâce de ne me point juger d'après la fatale impression qui leur en reste." (Extrait). Cette lettre suit une lettre précédente au "Père ***" qui n'avait alors pas suffit à lever les scrupules qui pesaient sur l'auteur. - Mandement de Monseigneur l'Archevêque de Paris, portant condamnation d'un Livre qui a pour titre, De l'Esprit. Paris, C.F. Simon, 1758. 28 pp. Bibliographie : David Smith, Bibliography of the writings of Helvétius, Centre international d'étude du XVIIIe siècle, Ferney-Voltaire, 2001.
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