Rendu furieux par les récentes décisions politiques, Delafosse sélève contre les parlementaires ...La banqueroute est à vos portes, sécriait Mirabeau, à lassemblée constituante. Ce mouvement oratoire est resté célèbre (...). Les successeurs de Mirabeau, je veux dire les parlementaires de notre temps le connaissent (...). La banqueroute est à leur porte où ils délibèrent, comme sils nen savaient rien. En fait, ils nen veulent rien savoir. La banqueroute est un mot sinistre qui nentrera jamais dans la phraséologie artificieuse dont ils se sont fait une langue. Contre la banqueroute imminente, ils ont recours à limpôt et à lemprunt. Comme ils ont dressé leur peuple à tout supporter, ils ne sinquiètent pas de laccueil quil pourra faire à un expédient pourtant douloureux... Il estime ...Quand un peuple sest laissé confire dans les pantalonnades démocratiques et républicaines, son cas est à peu près désespéré (...). une seule chose le touche : un accroc fait à sa bourse (...). Cest précisément la faute que commet en ce moment notre gouvernement... Jules Delafosse évoque quelques projets politiques déraisonnables à ses yeux, ...Mais alors ? est-ce à dire que le déficit béant dans le budget ne sera jamais comblé : je noserai en répondre. En attendant le gouvernement de la République à court dexpédients essaie dy pourvoir par lemprunt. Cest dailleurs, un trompe lœil qui non seulement ne remédie pas au déficit, mais qui laccompagne, au contraire, en créant une charge de plus car il faut bien payer les intérêts de la dette nouvelle, et cest un trou de plus dans le budget... Puis il critique les propositions des parlementaires ...Létat radical et maçon est depuis plus de trente ans une exploitation cynique des appétits déréglés et des vices de la démocratie. Fra Paoli Sarpi disait de la populace : Per farla tacere bisogna otturarli la bocca. Pour la faire taire, il faut lui emplir la bouche. De cette maxime cynique, le radicalisme a fait sa règle de conduite (...). Le résultat le plus certain de cette dépravation ; cest la crise financière contre laquelle le débat éperdu met aujourdhui le parti républicain car les réclames électorales ne sont jamais gratuites. Elles coûtent horriblement cher (...). Lorsque les démagogues du parlement votent lois sur lois pour améliorer les conditions des travailleurs et entassent les millions sur les millions pour assurer leur fonctionnement, ils ne réfléchissent pas que cette philanthropie débridée ouvrait dans le budget des gouffres profonds quil faudrait un jour combler par laugmentation des impôts... Il achève son texte en déclarant ...Il reste au peuple de France à les connaître et à les juger. Mais qui oserait dire ou croire quils en seront capables ?...
Reference : 822
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