Très belle et émouvante lettre suite au décès subi dÉdouard Forestier avec lequel Cohen avait été en relation quelques mois plus tôt. Forestier avait écrit un article (paru dans Match en juin 1954) sur le nouveau roman de Cohen, Le livre de ma Mère. ...Javais appris par L.D. Hirsch [Louis-Daniel Hirsch, 1891-1974, directeur commercial des éditions Gallimard de 1922 à 1974] laffreuse nouvelle. Je ne savais pas quEdouard Forestier était marié. Si je lavais su je vous aurais écrit, je vous aurais dit la douleur que jai ressentie. Cette douleur je la ressens encore. Je ne lai vu quune fois de dix heures du soir à minuit ou une heure du matin. Je noublierai jamais cette rencontre. Une amitié immédiate avait surgi, un peu miraculeuse. Nous nous étions reconnus proches, fraternels. Notre conversation fut tout de suite familière, fut celle damis qui se retrouvaient après des années dabsence. Après lavoir enfin rencontré, je lai si vite perdu. Jespère pouvoir venir à Paris en janvier. Je vous téléphonerai et nous nous verrons et vous me parlerez de lui. Naturellement je lirai le manuscrit quil avait terminé. Merci de songer à menvoyer Les Langes que je nai pu trouver à Genève (...) Faites bon accueil à la sympathie que je vous adresse. Elle est sincère, elle est chaude, elle pourrait atténuer un peu votre mal que je ressens, que je partage...Il ajoute en p.-s. : ...Merci de ce que vous me dites de Solal...Albert Cohen avait offert à Forestier Le Livre de ma Mère avec cette dédicace : « À Edouard Forestier, en témoignage dune sympathie qui a été immédiate, joffre ce livre quil aimera puisquil aime sa mère... ».Édouard Forestier avait publié en 1946 Les Langes aux éditions de la NRF chez Gallimard. Les deux hommes ne se rencontreront quune seule fois. Édouard Forestier meurt dans en accident de voiture en juillet 1954.
Reference : 6081
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