LETTRE RELATIVE À LA CRÉATION À PARIS DE RIENZI AU THÉÂTRE LYRIQUE IMPÉRIAL SOUS LA DIRECTION DU CHEF DORCHESTRE JULES PASDELOUP.WAGNER, QUI NAIMAIT GUÈRE PARIS (LA REPRÉSENTATION EN MARS 1861 DE TANNHAÜSER AVAIT ÉTÉ UN ÉCHEC CUISANT POUR LE COMPOSITEUR ALLEMAND), DÉCIDE DE NE PRENDRE AUCUNE PART AU PROJET DE PASDELOUP. ...Je me suis décidé, de ne pas aller à Paris, et de laisser son caractère tout à fait personnel à lentreprise de Mr. Pasdeloup. Cest dans ce sens, et avec des explications tout à fait paisibles que jai écrit une lettre ostensible à Mad. Judith Mendès, qui était chargée par Mr. Girardin décrire pour « La Liberté » sur moi pour mon arrivée attendue à Paris ; Je crois que cette lettre sera publiée très prochainement dans ce journal... Mais, après des mûres reflexions, je trouve que je nai pas à me mêler à ses essais de transplanter mes œuvres. Mais ce que je veux faire toujours cest de donner mes avis, si bien que cela se fait par distance. Je pense que vous y consentirez. Dailleurs, tenez vous toujours à ma dernière lettre ; nous ne voulons pas un désastre (...). Je compte avant tout sur lassistance, cest-à-dire : sur le jugement de Mr. Vauthras. Sil croit que laffaire puisse marcher, laissons la marcher sans entraves. Seulement, pour le cas dune cochonnerie imminente, je servirai de dernier(e) reserve pour empêcher le malheur...Jécris encore à Padeloup, qui ma invité de venir. Adieu, cher ! Tenez moi toujours un peu au courant des affaires...Il ajoute un p.-s. : ...Jenjoins encore à cette lettre celle que je viens décrire à Pasdeloup, et que je laisse ouverte pour ce que vous puissiez vous instruire de son contenu. Je tiens beaucoup au rendez vous exigé : tâchez den faire une condition de mon consentement...La première de Rienzi, une œuvre de jeunesse de Wagner, avait eu lieu à Dresde en 1842. Rienzi ne connaîtra la scène parisienne que 57 ans après sa création en Allemagne, sous la baguette de Jules Pasdeloup dans une traduction française de Charles Nuitter et Jules Guillaume (Nuitter avait déjà contribué à la traduction de Tannhäuser et de Lohengrin), le 6 avril 1869. Judith Mendès, (fille de Théophile Gautier), a été une des premières et des plus ardentes zélatrices du culte wagnérien à Paris. Elle écrivit plusieurs articles dans la presse sur Wagner, et lété 1869, faisait le pèlerinage à Tribschen, avec Catulle Mendès (quelle venait dépouser) et le poète Villiers de l'Isle-Adam. Une amitié très vive se noua avec le maître du Ring, et son épouse Cosima, qui s'exprimera dans une abondante correspondance sur plusieurs années.
Reference : 5975
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