Paris Belfond 1993 In-8, broché, couverture imprimée.Edition originale. Un des 46 exemplaires numérotés sur vergé d'Ingres.
Reference : 27516
Librairie Blaizot & Pinault
M. Paul Blaizot
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Somptueux manuscrit sur peau de vélin, soigneusement calligraphié à l'encre brune, ligné en rouge, et orné de 21 superbes lettrines enluminées et peintes, dorées ou argentées. Grenade, août 1602. Manuscrit enluminé sur peau de vélin. Petit in-folio de 56 ff.n.ch., le dernier blanc, complet. 34 lignes écrites à l’encre noire sur des lignes rouges horizontales. Justification : 260 x 160 mm. 4 peintures à pleine page, 4 grandes initiales historiées et enluminées en tête de chapitres, 17 initiales ornées et enluminées, 1 portrait du roi. Chaque page est encadrée d’un large filet doré. Relié en velours rouge sur ais de bois, dos à nerfs muet, gardes de peau de vélin. Reliure du XVIIIe siècle. 310 x 208 mm.
Somptueux manuscrit sur peau de vélin, soigneusement calligraphié à l'encre brune, ligné en rouge, et orné de 21 superbes lettrines enluminées et peintes, dorées ou argentées. Carta executoria issued by Felipe III of Spain, in favour of Luis y Pedro de Miranda, originaires de Séville, in Spanish. The carta executoria was a document issued in the name of the king, usually to confirm a citizen’s noble status. Finement calligraphié à l’encre brune sur peau de vélin, le brevet s’ouvre sur quatre superbes peintures à pleine page, en couleurs et or, protégées par des serpentes de soie rouge : un Christ en croix, une Vierge à l’Enfant, un blason et les grandes armoiries de la famille Miranda (5 coquilles Saint-Jacques surmontées de bustes de jeunes filles dévêtues). Ces peintures sont suivies de 53 feuillets de texte, contenus dans de beaux encadrements en grisaille et doré, agrémentés de 4 grandes initiales historiées et enluminées en tête de chapitres, d’un portrait du roi et de 17 lettrines historiées finement dessinées et rehaussées d’argent, confirmant le droit héréditaire de Luis et Pedro de Miranda à leur titre de noblesse. Type de document capital pour l'Espagne, la Carta executoria de hidalguia est, pour le chercheur, le généalogiste, l'héraldiste, une source de premier ordre, contenant nombre d'informations dans de multiples domaines, sociaux, matériels, économiques, etc. This sumptuously illuminated carta executoria confirms, at their request, the status of Hidalguia of Luis and Pedro de Miranda, residents of Sevilla. The document is dated 18 September 1602 in Granada, and is ratified first on 19 August 1602. Superbe exemplaire de ce brevet de noblesse espagnol du tout début du XVIIe siècle entièrement enluminé sur peau de vélin.
De la bibliothèque Eymar de Vesc, évêque de Vence de 1494 à 1507. Bourges, s.d. [vers 1490]. In-8 de (170) ff. sur peau de vélin. 14 grandes miniatures, 10 petites. Quelques frottements aux miniatures. Maroquin brique, important décor de filets et fleurons dorés sur les plats, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, cadre intérieur de même peau orné de roulettes dorées, contre-gardes et gardes d’étoffe vermillon, tranches dorées. L. Peeters. Boekb. Antw. 174 x 117 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/09/LDM1.mp4"][/video] Bourges, s.d. [vers 1490]. In-8 de (170) ff. sur peau de vélin. 14 grandes miniatures, 10 petites. Quelques frottements aux miniatures. Maroquin brique, important décor de filets et fleurons dorés sur les plats, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, cadre intérieur de même peau orné de roulettes dorées, contre-gardes et gardes d’étoffe vermillon, tranches dorées. L. Peeters. Boekb. Antw. 174 x 117 mm. Précieux livre d’heures sur peau de vélin, à belles marges, orné de 24 miniatures attribuées au Maître du Spencer 6 et à Jean de Montluçon. Texte manuscrit en textura à l’encre noire et rouge sur une colonne de 17 (calendrier) et 14 longues lignes par page. Rubriques, petites capitales et bouts-de-lignes en bleu, rouge et noir avec rehauts de jaune. Nombreuses initiales dorées sur fond vieux rouge. Réglures à l’encre parme. Composition : - f. 1 blanc - Calendrier, complet (f. 2r-13v), comprenant notamment saint Guillaume, évêque de Bourges (10 janvier, à l’encre rouge), saint Lunaire, évêque en Bretagne (1er juillet), la translation de saint Martin, évêque de Tours (4 juillet), saint Gilles, abbé (1er septembre), saint Maurille, évêque d’Angers (13 septembre), saint Maurice d’Agaune (21 septembre), saint Hubert, évêque de Liège (4 novembre) - Péricopes des quatre Évangiles (f. 13r-21r) - Heures de la Vierge, à l’usage de Bourges (f. 22r-83v) - « Oratio de beata Maria » : « Salve Regina », « Ave Regina cælorum », « Regina cæli lætare », « Interveniat pro nobis » (f. 83v-85r) - f. 86 blanc - Psaumes de la pénitence, suivis des litanies, avec saint Privat martyr, sainte Lauriane (culte à Bourges), saint Ursin évêque de Bourges, saint Guillaume évêque de Bourges, saint Austrégésile évêque de Bourges, sainte Radegonde reine de France, etc. (f. 87r-108r) - Heures de la Croix puis du Saint-Esprit (f. 109r-116v) - Office des morts, à l’usage de Bourges (117r-151r) - « Obsecro te » (f. 151v-155v) - Suffrages à saint Jean-Baptiste, saint Jean l’Évangéliste, saint Sébastien, sainte Anne, saint Nicolas, saint Claude, saint Roch, sainte Madeleine, sainte Catherine, sainte Marguerite et sainte Barbe (f. 155v-165r) - « Stabat Mater » (f. 165v-168r) - f. 169 et 170 blancs. Notre manuscrit est orné de 14 grandes miniatures cintrées dans des encadrements à décor polychrome de semi-lobes, de bandes, de losanges, d’arabesques, de feuilles et de fleurs, rehaussé d’or: - saint Jean l’Évangéliste sur l’île de Patmos (f. 14r) - l’Annonciation (f. 22r) - la Visitation (f. 43v) - la Nativité (f. 58r) - l’Annonce aux bergers (f. 64v) - l’Adoration des mages (f. 68v) - la Présentation au Temple (f. 72r) - la Fuite en Égypte (f. 75v) - la Sainte Vierge et le Christ (f. 79r) - David en prière (f. 87r) - la Crucifixion (f. 109r) - l’Esprit Saint descendant sur la Vierge et les Apôtres (f. 113r) - Job sur un tas de fumier (f. 117r) - la Vierge et l’Enfant (f. 151v). Il comprend aussi 10 petites miniatures carrées ou rectangulaires insérées dans le texte, représentant des saints et saintes : Luc (f. 16r), Mathieu (f. 18r), Marc (f. 20r), Nicolas (f. 158v), Claude (f. 159r), Roch (f. 160v), Madeleine (f. 161v), Catherine (f. 162v), Marguerite (f. 163r) et Barbe (f. 164r). Les miniatures des feuillets 16r, 18r, 20r, 43v, 58r, 64v, 68v, 72r, 75v, 79r, 151v, 160v, 161v, 162v, 163r et 164r peuvent être attribués au Maître du Spencer 6, actif à Bourges entre 1490 et 1510. Les 8 autres reviennent vraisemblablement à Jean de Montluçon, actif à Bourges à la même période. On sait que le Maître du Spencer 6 et Jean de Montluçon, tous deux influencés par Jean Colombe, l’acheveur des Très Riches Heures du duc de Berry, collaborèrent à plusieurs reprises pour enluminer des livres d’heures (voir notamment le Ms 5141 de la Bibliothèque municipale de Lyon). Reliure de Laurent Peeters, exerçant à Anvers. Provenance : Eymar de Vesc, episcopus[m] de Agata, 1480 (ex-libris manuscrit sur le f. 1r) ; on connaît un Aymar de Vesc, évêque de Vence de 1494 à 1507, à la suite de son frère Jean qui fut évêque de Vence de 1491 à 1494 puis d’Agde [Agata] de 1494 à 1525 ; Gabriel Fiorelli a Salien a Droma (ex-libris manuscrit f. 1r recouvrant un autre ex-libris manuscrit partiellement effacé) ; Jacques Seguhet à Grignan en 1764 (ex-libris manuscrit sur le f. 170v) ; Ernest Périer (annotation ; vente à Bruxelles, 29 mars 1946, n° 519), vendu 24000 Fr. prix fort élevé. Bibliographie : J. Plummer, The last flowering: French Painting in Manuscripts 1420-1530 from American collections, 1982 ; F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peinture en France, 1440-1520, 1993, p. 338-346 ; K. Airaksinen-Monier, Vision and devotion in Bourges around 1500 : An Illuminator and His World, 2014.
1 brochure in-12 sur peau de vélin monté sous deux couvertures postérieures de carton souple, Jouxte la Copie Imprimée, à Paris, 1609, [ Imprimerie Louis Perrin, 1874, Lyon ], 11 pp. et 2 ff. n. ch.. Rappel du titre complet : Discours véritable et divers Prodiges arrivez en la Ville d'Angers Comme tremblement de terre, signes tres horribles, bentes en l'air, tempeste impetueuse et de la Furieuse Fontaine qu'on appelle la Fontaine Godeline [ Exemplaire sur peau de vélin ]
Exceptionnel exemplaire imprimé sur peau de vélin, tirage très probablement unique. Cette remarquable impression sur les presses de Louis Perrin fait partie d'une série de réimpression d'au moins dix plaquettes des seizième et dix-septième consacrés à des manifestations merveilleuses ou étranges divers 10 villes de France. Caillet, 3163 (qui le cite, manifestement sans l'avoir vu caril indique une date approximative). On trouve un exemplaire sur peau de vélin (peut-être le même) au numéro 1210 sur catalogue de la bibliothèque du grand bibliophile Emile Desmazières (grand collectionneur d'exemplaires sur peau de vélin).
Nombre de critiques considèrent cette production Philippe Pigouchet - Simon Vostre comme le plus bel incunable européen illustré du temps. 22 août 1498. Petit in-4 gothique imprimé sur peau de vélin de (72) ff., a-i8, 33 lignes par page, marque de l’imprimeur sur le titre, bordures historiées pour chaque page, 21 grandes gravures à pleine page sans compter l’homme anatomique, nombreuses petites initiales enluminées à l’or sur fond rouge ou bleu. Plein maroquin havane entièrement décoré de motifs à froid avec mosaïque de maroquin brun foncé, dos à nerfs orné, coupes décorées à froid, double encadrement de filets dorés intérieurs, tranches dorées. Élégante reliure signée de Marius Michel. 208 x 145 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2023/09/Video-Heures-Pigouchet.mp4"][/video] Edition incunable en partie originale achevée d’imprimer sur peau de vélin à Paris par Philippe Pigouchet pour Simon Vostre considérée par nombre de critiques comme le plus beau livre français illustré du temps. «Le verso du titre contient l’almanach de 1488 à 1508, le recto du 2ème f. l’homme anatomique, et le verso le saint Graal différent de celui de l’édition de 1497. Il y a dans le texte 21 figures, 6 de plus que dans celle de 1497, et parmi lesquelles on remarque l’Arbre de Jessé, le Combat où Uric fut tué, le Jugement dernier et la Messe de S. Grégoire. Plusieurs des anciens sujets ont été refaits sur de nouveaux dessins meilleurs que les premiers. Dans les bordures qui sont aussi fort belles, on remarque les Vertus théologales et cardinales, la Vie de J.-C. et de la Vierge Marie, Suzanne, l’Enfant prodigue, les 15 Signes, 48 sujets de la Danse des morts, et divers ornements répétés. Il y a des exemplaires qui n’ont que 18 grandes planches. Les sujets de la Dans des morts occupent les huit ff. du cahier f. Un exemplaire sur vélin est conservé dans le cabinet de M. Didot; c’est peut-être le même que celui qui a été vendu 399 fr. Le Prévost, en 1857; un autre se trouve à la Bibliothèque impériale.» (Brunet, V, 1582-1583). Peu de temps après qu’Udalric Gering et ses deux associés eurent introduit à Paris l'invention miraculeuse de Gutenberg, perfectionnée par Fust et Schoyffer et y eurent ainsi fait succéder la régularité du composteur et l'économique célérité de la presse au travail si lent, si peu exact, et surtout si dispendieux des scribes et des rubriqueurs, les libraires de cette capitale songèrent à exploiter à leur profit un art qui, en simplifiant d'une manière si sensible la fabrication des livres, leur offrait une moisson aussi abondante que facile à recueillir. Comme ils cherchèrent d'abord à appliquer la typographie à des ouvrages d'un débit rapide, il semble qu'ils auraient dû commencer par ces livres de prières à l'usage des fidèles de toutes les classes, que plus tard ils imprimèrent sous le titre d'Horæ et d'Officium, ou sous celui d'Heures et d'Office, et qui depuis longtemps formaient la principale branche de leur commerce ; mais voici la difficulté qui retarda quelque temps l'impression de ces sortes d'ouvrages. Les livres de prières dont on se servait alors étaient tous écrits sur vélin, décorés d'initiales peintes en or et en couleurs, et presque tous aussi enrichis de miniatures plus ou moins nombreuses et plus ou moins bien exécutées. Au calendrier, c'était des petits sujets délicatement peints, où figuraient les travaux, les occupations et les jeux analogues à chaque mois de l'année ; aux fêtes mobiles, au propre des saints et à l'office des morts, se trouvaient de plus grandes miniatures représentant des sujets tirés de l'Écriture sainte, ou relatifs au mystère que l'on célébrait, ou à la vie du saint qu'on invoquait ; on y voyait presque toujours figurer, par exemple, le Martyre de saint Jean l'évangéliste, la Salutation angélique, la Naissance de Jésus-Christ, la Vision des bergers, l'Adoration des mages, la Fuite en Égypte, le Massacre des innocents ordonné par Hérode, David et Betzabée, etc. On remarquait aussi dans une partie de ces manuscrits précieux des bordures plus ou moins variées, plus ou moins riches, qui en entouraient toutes les pages, et qui offraient ordinairement des fleurs, des oiseaux, des insectes et des arabesques gracieuses, où l'or se mariait habilement aux couleurs les plus vives. Ces riches volumes étaient avec raison considérés comme des bijoux de prix, et se transmettaient par succession dans les familles, de génération en génération. Accoutumé qu'on était alors à lire ses Heures dans des livres ainsi décorés, comment aurait-on pu accueillir de simples productions typographiques entièrement dépourvues de ces ornements devenus un accompagnement nécessaire de toute lecture pieuse ? Pour réussir dans ce genre de fabrication, il fallut donc emprunter le secours de la gravure sur bois qui commençait à se perfectionner, et reproduire autant que possible les dessins répandus dans les Heures manuscrites, et en décorer les imprimées. Si jusqu'ici les bibliographes n'ont pu tomber d'accord sur la véritable date du plus ancien livre d'Heures illustré qu'ait produit la presse, ils reconnaissent pourtant généralement que l’imprimeur Philippe Pigouchet et le libraire Simon Vostre furent les premiers à Paris qui surent allier avec succès la gravure à la typographie. Il est à croire que ces deux libraires avaient déjà pratiqué par eux-mêmes la taille sur bois, et qu'ils surent s'adjoindre des tailleurs assez habiles pour donner successivement à leurs petits bois le degré de perfection auquel ils les ont portés. C'est donc à des artistes anonymes de la fin du quinzième siècle, et non pas, comme l'a prétendu Papillon, à Mercure Jollat, venu trente ans plus tard, qu'il faut attribuer la principale part dans la gravure de ces Heures si remarquables par la beauté du vélin, la qualité de l'encre, et surtout par la variété des bordures, où, à des arabesques les plus agréables, à des sujets grotesques les plus singuliers, succèdent alternativement des chasses, des jeux, des sujets tirés de l’Écriture sainte, ou même de l'histoire profane et de la mythologie, et enfin ces Danses des morts, imitées de la Danse macabre des hommes et des femmes, qui était alors dans toute sa vogue, petites compositions dont on admire encore la piquante expression. Ces bordures, qui, ainsi qu'on peut en juger par les spécimens placés autour de ces pages, sont d'ailleurs plus remarquables pour le fini de la gravure que pour le dessin, se composaient de petits compartiments qui se divisaient, se changeaient, se réunissaient à volonté, selon l'étendue et le format du volume où elles devaient figurer ; en sorte que, tout en employant presque toujours les mêmes pièces, il était cependant si facile de donner aux différentes éditions qu’on publiait une apparence de variété, qu'à peine en trouve-t-on deux qui se reproduisent exactement page par page. Les grandes planches destinées à recevoir l’embellissement de la peinture sont en général moins terminées que les petites, mais on y reconnaît toujours un même faire. Laissons parler ici un bibliographe anglais, qui a consacré cent pages au moins du plus intéressant de ses ouvrages à décrire les anciennes Heures imprimées à Paris, et à en figurer, avec une exactitude scrupuleuse, les plus curieux ornements. Voici donc comme s’exprime T.-F. Dibdin, à la page 7 de la seconde journée de son Bibliographical Decameron: «Let us howerer… suppose that some spirited Collector, or a select committee of the Roxburghe Club, should unite their tastes and purses, to put forth, from the Shakespeare press, an octavo volume of prayers from the liturgy, decorated in a manner similar to what we observe in the devotional publications just alluded to – do you think the attempt would be successful? In other words, where are the ink and vellum which can match with what we see in the Missals of old? The doubtful success of such an experiment would render it extremely hazardous; even were it not attended with, what may be called, an immensity of expense. Welcome therefore, again, I exclaim, the rich and fanciful furniture which garnishes the texts of early printed books of devotion…. » « Ces impressions parisiennes, dont les étrangers sont les premiers à reconnaître toute la supériorité…». Philippe Pigouchet a non seulement imprimé presque toutes les Heures publiées par Simon Vostre de 1488 à 1502, ainsi que plusieurs autres Heures pour Pierre Regnault, libraire de Caen, et pour Guillaume Eustache, libraire de Paris, dont on trouvera plus bas l’article; mais avant d’avoir mis sa presse au service de ces trois libraires, il avait déjà publié sous son seul nom et pour son propre compte plusieurs livres d’Heures, dont l’Almanach, indiquant les dates de Pâques, commence à l’année 1488. Le nom de Simon Vostre, qui commence à paraître l’année 1488 au plus tard, ne se trouve plus après 1520. C’est dans ce genre de publication que Simon Vostre l’a emporté sur tous ses concurrents. Nous devons à son goût éclairé les charmantes bordures en arabesques qui décorent toutes ses Heures, et les jolies petites figures qu’offrent ces mêmes bordures. D’abord peu variées, mais déjà fort remarquables dans les éditions données par lui vers 1488, ces bordures présentaient dès lors une suite de petits sujets, qui, peu à peu se multiplièrent assez pour qu’il pût enfin se dispenser de répéter plusieurs fois de suite les mêmes planches, comme il avait été obligé de le faire dans l’origine, et même pour qu’il fût possible de les varier d’une édition à l’autre. Toutes ces suites sont ordinairement accompagnées d’un texte fort court, en latin, ou de quelques vers français d’une naïveté remarquable, et où se lisent des mots qu’on est fort surpris de trouver dans un livre de piété, des mots qu’on n’oserait plus imprimer en toutes lettres maintenant, même dans les ouvrages les plus mondains. Voilà peut-être ce qui contribue le plus à faire rechercher aujourd’hui ces singulières productions, et ce qui en augmentera le prix à mesure que nous nous éloignerons davantage de l’époque de leur publication. Les exemplaires les plus curieux, à notre avis, sont ceux qui renferment un plus grand nombre de ces pieux quatrains, et qui réunissent la plus grande partie des petites suites que nous venons de signaler. Pour le choix des épreuves, pour la variété des arabesques, pour la beauté du tirage, les éditions données vers 1498 l’emportent sur les dernières. C’est là un avantage que ne négligeront ni les artistes ni les amateurs d’anciennes gravures sur bois, et qu’ils trouveront surtout dans les exemplaires en grand format, que nous leur conseillons de choisir non enluminés. «Il est un fait certain, c'est que les Heures de Pigouchet, exécutées pour Simon Vostre ont fait de tout temps l'admiration des bibliophiles et des connaisseurs. Elles portent le cachet artistique de la vieille École française. Le dessinateur, dit J. Renouvier, est entré d'emblée dans le plan de l'iconographie gothique ; il place aux premières pages les représentations que le sculpteur mettait aux marches de l'église, sur les côtés du portail, et il ajoute de son gré des motifs plus familiers et plus gais, de petits sujets de mœurs dont la gentillesse nous touche d'autant plus que nous en voyons la tradition fidèlement observée par les campagnards et par les enfants. On n'a rien fait de semblable à l'étranger ; c'est de l’art français par excellence. En tournant ces feuillets, on se croirait transporté sous les nefs de nos vieilles cathédrales gothiques. On sent vibrer, dans ces images de la vie du Christ, des Sacrements, des Signes de la fin du Monde et de la Danse macabre, la foi naïve et robuste de nos pères. Outre les bordures dont nous avons présenté des échantillons, la plupart des livres d'heures exécutés pour Simon Vostre dans la seconde manière de Pigouchet, en contiennent d'autres figurant la Danse macabre des Hommes et des Femmes. Le cycle complet de la Danse des Morts se compose de soixante-six sujets ; trente scènes sont contenues dans dix bordures pour la Danse des Hommes, et trente-six scènes en douze bordures pour la Danse des Femmes. Ce sont les mêmes personnages qui figurent dans la Danse macabre de Guy Marchant. Le dessinateur dispose adroitement ses couples dans un petit espace. Il drape la Mort d'un bout de linge, lui donne pour instruments le pic et la pelle, plutôt que la faux qui tiendrait trop de place, et il la fait grimacer comme un singe en présence d'un partenaire merveilleusement signalé par son costume. C'est un vif dialogue, une mimique piquante qu'ont avec la Mort, le Bourgeois, l’Usurier, le Médecin, l'Enfant, la Reine, la Chambrière, la Mignote, la Femme de village, tous entraînés vers la danse finale.» (A. Claudin). Claudin (Histoire de l'imprimerie en France) consacre 20 pages et de nombreuses reproductions à cette édition que l’on peut considérer comme l’une des plus belles de l’imprimerie incunable d’Occident et qui constitue une date importante dans l'évolution de l'ornementation : «des personnages fantastiques accompagnent dans leur chevauchée des chimères de toutes sortes, le tout brochant sur une flore incomparable : telles sont ces bordures d'une exquise conception » Claudin 44. Superbe exemplaire imprimé sur peau de vélin de ce livre d’heures incunable si important dans l’histoire de l’imprimerie en France, entièrement rubriqué à l’or sur fond rouge et bleu alterné. La pureté de son tirage est telle qu'il entra dans la collection du grand amateur Georges Wendling avec ex-libris. En 2004, Pierre Berès décrivait et cataloguait 130 000 € les Heures de 1498 de Simon Vostre reliées au XIXe siècle. (Réf: Pierre Berès, 15-28 septembre 2004, n°2).
Rare bible éthiopienne manuscrite sur peau de vélin. Éthiopie, XIXe siècle e.In-8 de (131) ff. sur peau de vélin, 2 figures polychromes à pleine page protégées par du tissu, déchirure aux 6e et 46e feuillets. Texte écrit à l’encre noire et rouge, avec quelques bandeaux peints en tête de plusieurs chapitres, piqûres de réglure dans les marges extérieures. Relié en veau estampé à froid de l’époque sur ais de bois, dos lisse avec qq. usures. Reliure de l’époque. 179 x 110 mm.
Rare bible éthiopienne manuscrite sur peau de vélin. Elle est écrite en ge’ez, le langage liturgique de l’église éthiopienne. L’un des champs les plus significatifs de la culture éthiopienne est sa littérature, principalement des textes religieux en grec ancien et hébreu traduits en ancien ge’ez. Le ge’ez, l’une des langues les plus anciennes du monde, est encore utilisée par l’église orthodoxe éthiopienne, qui a ses propres coutumes et traditions. Les premières inscriptions en ge’ez (langue sémitique officielle de l’empire d’Axoum) datent du IVe siècle de notre ère, époque où florissait une dynastie puissante, qui reçut des influences grecques et sous laquelle eut lieu la conversion au christianisme. Le ge’ez s’écrit et se lit de gauche à droite, contrairement aux autres langues sémitiques. L’illustration comprend 2 peintures à pleine page aux couleurs vives et chatoyantes dont une Vierge à l’Enfant, ainsi que plusieurs bandeaux peints en-tête. Précieux manuscrit enluminé Ethiopien conservé dans sa reliure d’origine en cuir estampé à froid sur ais de bois.