Paris Gustave Pellet 1898 In-8, bradel vélin orné sur le premier plat d'une composition originale en couleurs de Louis Legrand; encadrements intérieurs ornés de filets dorés, doublures et gardes de soie moirée crème, tranches dorées sur brochure, couverture illustrée. Chemise, étui. 13 eaux-fortes originales, dont 9 hors-texte, et 200 dessins dans le texte par Louis Legrand. Tirage limité à 165 exemplaires numérotés. Un des 160 exemplaires sur vélin, comportant les 13 eaux-fortes originales en deux états (en noir et en couleurs). Reliure ornée sur le premier plat d'une composition originale signée de Louis Legrand, exécutée à l'aquarelle rehaussée à la mine de plomb avec le titre calligraphié à l'or. Bel exemplaire.
Reference : 26558
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Provenance: Bibliothèque Hulthemiana, n° 604? Paris, Antoine Vérard. s.d. Almanach pour les années 1503 à 1520. In-8 de 98 feuillets imprimés sur peau de vélin. 8 ff, a8, b8, c8, d6, e4, f8, g8, h8, i4, A8, B8, C12. Pt. trou d’épingle ds. le f. de titre. Veau brun, large plaque à la cathédrale dorée insérée dans un encadrement de roulette à froid et double filet or, dos à nerfs orné de même, tranches dorées. Reliure romantique. 221 x 136 mm.
Précieux et rarissime livre d'Heures parisien imprimé sur peau de vélin par Antoine Vérard, le plus renommé des éditeurs parisiens de la fin du XVe siècle, inconnu de Bohatta, Lacombe, Brunet, Tenschert, Nettekoven, Macfarlane. L’iconographie comprend 16 grandes figures sur bois à pleine page et 40 vignettes, outre la marque de Vérard sur le titre et la figure de l'homme anatomique. Les sujets des grandes gravures sont empruntés au Nouveau Testament à l'exception de 2 sujets. - Saint-Jean et Aristodème (184 x 125 mm). - Présentation an temple. - Baiser de Judas. - Massacre des Innocents. - Arbre de Jessé - Mort de la Vierge. - Annonciation. - Crucifixion, - Le Roi David - Pentecôte. - Nativité - David et Urée. - Annonce aux bergers. - Résurrection de Lazare. - Adoration des mages. - Trinité. Toutes ces grandes figures ont été finement peintes à l'époque et rehaussées d'or. Les 40 vignettes, peintes elles aussi, sont essentiellement consacrées à La Vie des saints. L’exemplaire, réglé à l'encre rouge, est entièrement rubriqué en initiales dorées sur fond rouge et bleu alterné. Dans la Bibliotheca Hulthemiana, n° 604, un exemplaire de 98 ff. est décrit (notre exemplaire?) «Ces heures si remarquables et qui sont inconnues au supplément de Brunet ont pour titre un écusson avec la légende d’Antoine Vérard au milieu duquel est un cœur inscrit du monogramme AVR au-dessus duquel s’élèvent les trois fleurs de lys soutenues par deux anges.» (Bibliotheca Hulthemiana, 604). Les gravures sont toutes rehaussées en coloris de l’époque, témoignant de la volonté de se rapprocher encore le plus possible de l’esthétique des manuscrits enluminés. Le coloris est proche des œuvres rattachées à l’atelier du Maître des entrées parisiennes. Cette édition présente la particularité de conserver des bordures et marges très pures, sans gravures ni compositions ornementales. De plus elle associe deux types de gravures, celles plus anciennes des incunables d’après les modèles du Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne (ou Maître de l’Apocalypse, parfois identifié comme Jean d’Ypres, fils de Colin d’Amiens ou Maître de Coëtivy, actif 1480-1510) commanditées pour un autre libraire Simon Vostre (cycle in-octavo pour Vostre, circa 1495-1498, voir Tenschert et Nettekoven, 2003) et celles plus dans le goût de la Renaissance réalisées d’après les modèles de Jean Pichore (cycle réalisé pour l’édition des Heures Pichore/De Laistre de 1503/1504 ; autre cycle réalisé pour Gillet Hardouyn en 1505-1506, voir Zöhl, 2004). Les livres d’heures imprimés constituaient plus d’un quart de la production globale d’Antoine Vérard et la présente édition témoigne de l’utilisation de cycles de gravures empruntées par Vérard à d’autres libraires-imprimeurs tels Vostre et Hardouyn. La datation des présentes Heures est difficile à évaluer : certes son Almanach couvre les dates 1503-1520 mais l’emploi des gravures d’après les modèles de Pichore, pour certaines datables après 1503/1504 suggère une datation un peu postérieure pour ces Heures proposées par Vérard. Si l’on accepte de plus que certaines autres gravures d’après Pichore ont été utilisées pour la première fois par Hardouyn en 1505-1506 et utilisées par Vérard seulement à partir de 1507 (voir Macfarlane, no. 238 ; Tenschert et Nettekoven, 2003, vol. II, pp.537‑538), il faudrait repousser la date de la présente édition après 1507. L’almanach pour les années 1503-1520 a servi dans un certain nombre d’impressions de Vérard associant les bois d’après le Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne et ceux de Jean Pichore, par exemple des Heures à l’usage de Paris, Paris, Antoine Vérard, datés 21 juin 1510 (voir Tenschert et Nettekoven, 2003, vol. II, n°79). Le coloris du présent livre d’heures et celui de Tenschert (n°79) présentent de réelles similitudes et peuvent être associés au style de Jean Coene IV (Maître des entrées parisiennes), un enlumineur actif entre 1500-1520, contemporain de Jean Pichore, étudié entre autres par E. König et I. Delaunay. Texte : Sig. [que]1 r, Titre, avec marque typographique d’Antoine Vérard ; sig. [que]1 v, Homme anatomique et les quatre éléments/tempéraments; sig. [que]2 r, Almanach pour 1503-1520 ; sig. [que]2 v-[que]8 r, Calendrier ; sig. [que]8 v-aa2v, Péricopes évangéliques ; sig. aa3 r-aa8 r, Passion selon saint Jean ; sig. aa8 v-d3 v, Heures de la Vierge (le texte sous l’Arbre de Jessé indique : « Hore intemerate virginis marie secundum usum Romanum », avec le dernier mot instruit à l’encre); sig. d3 v-d6 v, Prières, dont Salve Regina ; prières pour les défunts (manquent sig. d7 et d8) ; sig. e1 r-e3 v, Office de la Vierge pour l’Avent ; sig. e3 v-e4 v, Heures de la Conception ; sig. f1 r-f2 r, Heures de la Croix ; sig. f2 v-f3 v, Heures du Saint Esprit ; sig. f4 r, Prière, Suscipe sancta trinitas… ; sig. f4 v-g5 v, Psaumes de la pénitence et litanies, suivies de prières ; sig. g6 r-i4 v, Office des morts et prières ; sig. A1 r-C2 v, Suffrages et prières, dont Missus est Gabriel ; Te deprecor ; sig. C3 r-4v Office de la Conception de la Vierge ; sig. [a]1 r- [a]8 v, Sept psaumes : Sensuivent les sept pseaulmes en francoys translatez au plus pres en latin ; suivi des Sept prières de saint Grégoire : Les sept oraisons saint Gregoire. Illustration : Ces Heures comptent 16 grandes gravures sur bois : sig. [que] 8 v, Saint Jean l’Evangéliste et la coupe empoisonnée devant Aristodème ; sig. aa3 r, Baiser de Judas ; sig. aa8 v, Arbre de Jessé ; sig. b1 r, Annonciation ; sig. b4 v, Auguste et la prophétie de la Sibylle Tiburtine ; sig. b8 v, Nativité ; sig. c2 v, Annonce aux bergers ; sig. c4 v, Adoration des Mages ; sig. c6 r, Circoncision ; sig. c7 v, Massacre des innocents ; sig. d2 r, Dormition de la Vierge ; sig. f1 r, Crucifixion ; sig. f2 v, Pentecôte ; sig. f5 r, David et Urie ; sig. g6 r, Résurrection de Lazare ; sig. A1 r, Trinité et Ecclesia. Suivent 40 petites gravures sur bois rehaussées (certains sur métal ?) : sig. [que]1 v, quatre figures représentant les quatre tempéraments (colérique, mélancolique, sanguin et flegmatique) ; homme anatomique. – sig. aa1 v, saint Luc. – sig. aa2 r, saint Mathieu. – sig. aa2 v, saint Marc. – sig. e1, Femme tenant une rose. – sig. e3v, Pietà. – sig. f4v, Christ bénissant. – sig. A1 v, Christ bénissant ; Christ de pitié. – sig. A2 r, Pentecôte ; Véronique et le voile avec la Sainte Face. – sig. A2 v, Pietà. – sig. A5 v, Pietà. – sig. A6 r, saint Michel. – sig. A6 v, saint Jean-Baptiste ; saint Jean l’Evangéliste. – sig. A7 r, saints Pierre et Paul. – sig. A7 v, saint Jacques. – sig. A8 r, saint Etienne ; saint Laurent. - sig. A8 v, saint Christophe. – sig. [B]1 r, saint Sébastian. – sig. [B]1 v, saint Nicolas; saint Claude. – sig. [B]2 r, saint Antoine. – sig. [B]2 v, Anne apprenant à lire à la Vierge ; Marie Madeleine. – sig. [B]3 r, sainte Catherine ; sainte Marguerite. – sig. [B]3 v, sainte Barbe. – sig. [B]4 r, sainte Apolline. – sig. [B]5 v, Christ de pitié. – sig. [B]6 r, Christ bénissant. – sig. [B]7 r, Pietà. – sig. C3 r, Pietà. – sig. [a] r, Christ bénissant. Bibliographie : Bohatta, H, Bibliographie der Livres d’Heures : Horae BMV, Officia, Hortuli Animae, Coronae BMV, Rosaria und Cursus BMV des XV und XVI Jahrhunderts, Vienna, 1924; Bonicoli, Louis-Gabriel, La production du libraire éditeur parisien Antoine Vérard (1485-1512) : nature, fonctions et circulation des images dans les premiers livres imprimés illustrés, Université Paris Ouest (thèse d’histoire de l’art sous la direction de Jean-Pierre Caillet), 2015; Delaunay, Isabelle, Échanges artistiques entre livres d’heures manuscrits et imprimés produits à Paris (vers 1480-1500), Université Paris-Sorbonne (thèse d’histoire de l’art sous la direction de Fabienne Joubert), 2000; Lacombe, P. Livres d’heures imprimés au XVe et XVIe siècle, conservés dans les bibliothèques publiques de Paris, Mansfield Centre (CT), 2002 (reprint); Macfarlane, J. Antoine Vérard, Londres, 1900; Maddocks, H, « A Book of Hours by Anthoine Vérard in the University of Melbourne Library », University of Melbourne Collections, issue 16, June 2015; Moreau, B., Inventaire chronologique des éditions parisiennes...tome I, 1501-1510, Paris, 1972; Nettekoven, Ina, Der Meister der Apokalypsenrose der Sainte Chapelle und die Pariser Buchkunst um 1500, Turnhout, 2004; Nettekoven, Ina, Heribert Tenschert et Caroline Zöhl. 365 gedruckte Stundenbücher aus der Sammlung Bibermühle. 1487-1586, Antiquariat Heribert Tenschert, 2015; Tenschert, H. et I. Nettekoven, Horae BMV. 158 Stundenbuchdrucke der Sammlung Bibermühle 1490-1550, H. Tenschert, 2003; Winn, Mary Beth, Anthoine Vérard: Parisian Publisher 1485-1512, Genève, 1997 ; Zöhl, C. Jean Pichore: Buchmaler, Graphiker und Verleger in Paris um 1500, Turnhout, 2004.
Ce manuscrit doit être très certainement le plus grand en format et sans doute le plus abouti des Heures peintes par le Maître de Jean Charpentier. France, Tours, vers 1485-90. Manuscrit enluminé sur peau de vélin, en latin et en français ; 1 miniature pleine page, 8 grandes miniatures et 21 petites miniatures par le maître de Jean Charpentier. 96 feuillets le dernier blanc, 5 feuillets vierges, manque des feuillets uniques après les feuillets 13 et 17, et 2 feuillets après les feuillets 37 et 43, cahiers principalement de 8 feuillets (sauf i-ii 6 , xiv 2) ; 22 longues lignes à l’encre carbone ; réglures à l’encre rouge ; foliotation au crayon ; cursiva formata ; calendrier en rouge, bleu et noir, titres en en rouge, bouts-de-lignes et initiales sur une et deux lignes d’une conception délicate en or liquide sur des motifs rouge-brun et bleus, 21 petites miniatures avec bords illuminés aux trois-quarts, les miniatures font de 7 à 10 lignes, principalement 8 lignes, deux d’entre elles sont des initiales historiées (feuillets 82 et 87v), les bords peints représentent des motifs de feuilles d’acanthe colorées et des motifs de fleurs et fruits partiellement colorés sur un fond d’or, dont des dragons, des oiseaux, des représentations grotesques ornementales, des créatures hybrides, etc. , 9 miniatures très grandes ou pleine page avec bordure totale encadrant toute la page par des compartiments légèrement arqués, le tout doté généralement d’une grande initiale et de 4 lignes de texte sous la miniature, la première contenant les premiers mots du texte peints dans le cadre inférieur, (en excellent état avec de grandes marges, quelques petites taches inconséquentes et petites taches dans les marges). Grand in-8 relié en maroquin rouge anglais vers 1700, dos à 5 nerfs à compartiments dorés, titre « hores.mss », riche décor à la Duseuil sur les plats, trois encadrements dont deux à la roulette, motif central quadrilobé orné de rinceaux, feuilles et fleurs, le même fer est apposé de moitié au centre de chaque côté du second encadrement, roulette sur les coupes, tranches dorées, gardes de papier marbré, petit manque en coiffe supérieure, coiffe inférieure légèrement fendue, nerfs et coupe frottés, conservé dans une boîte de palissandre probablement anglaise datant de la fin de l’époque victorienne, vers 1870- 80, incrustations en ivoire, sycomore et bois fruitier imitant les reliures à la cathédrale, bordé de velours rouge, fermoir défectueux et étui dans l’ensemble très fragile. 213 x 152 mm. (calendrier: 125 x 80 mm).
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/06/Heures-a-lusage-de-Catherine.mp4"][/video] Véritable livre d’images, dans un état exceptionnel, ce manuscrit doit être très certainement le plus grand en format et sans doute le plus abouti des Heures peintes par le Maître de Jean Charpentier, un proche suiveur du peintre et enlumineur tourangeau Jean Fouquet et proche collaborateur de Jean Bourdichon. Pour un manuscrit relativement court, le livre contient un grand nombre de miniatures, 9 pleine-page et 21 vignettes accompagnées d’un riche décor secondaire. Il est en excellent état et a été créé sur commande probablement pour une femme nommée Catherine, dont le nom apparaît plusieurs fois. Pourrait-il s'agir de Catherine Le Camus, l’épouse de Jean Charpentier, d’où provient le nom de maître à l’artiste ? D’une perfection technique indéniable, les miniatures contenues dans les présentes Heures dites de Catherine Le Camus présentent une palette lumineuse et une utilisation brillante de l’or liquide. Texte : − ff. 1-6v : Calendrier en latin et français − ff. 7r-10: Péricopes évangéliques. − ff. 13-43v : Heures de la Vierge, à l’usage de Rome − ff. 44 : Heures de la Croix − ff.44v-46v : Heures du Saint Esprit − ff. 47-56v : Psaumes pénitentiels suivis des litanies. − ff. 57-80v : Office des morts à l’usage de Rome − ff. 82v-84v : Diverses oraisons : « Deus qui voluisti » et « Obsecro te ». − ff. 87-95v : Suffrages. Iconographie: L’identification de l’artiste s’est faite sur plusieurs décennies, un artiste anonyme a été pour la première fois reconnu par François Avril dans une publication de 1976. En 1982, John Plummer divise un corpus de manuscrits très proche par le style pictural entre deux enlumineurs qu’il dénomme les « Maître du Morgan 96 » et « Maître du Morgan 366 ». En 1993, Nicole Reynaud signale que les manuscrits new-yorkais sont « trop apparentés dans la modestie de leur ambition pour ne pas être issus d’un même atelier qu’il est plus prudent d’étudier comme un ensemble unique », l’œuvre de l’atelier dès lors regroupé autour du « Maître de Jean Charpentier », nom d’emprunt donné à partir d’un livre d’heures exécuté pour Jean Charpentier, notaire et secrétaire du roi de France Charles VIII. Beaucoup des livres d’heures produits étaient à l’usage de Tours mais l’atelier semble avoir travaillé dans une zone plus vaste qui allait de l’Anjou au Poitou en passant par le Comté de la Marche et même Rouen. Le style est caractérisé par une large palette de couleurs avec des ors liquides, du bleu, vert, rouge et mauve ; des personnages aux postures fières, la peau blanche, le front large et des drapés somptueux (voir l’Annonciation). Les compositions trahissent l’influence de Jean Fouquet et la technique se rapproche du Maître d’Adelaïde de Savoie (actif à Angers et Poitiers entre 1450 et 1470). - Liste des miniatures pleine page : – f.13r : Annonciation – f.23v : Nativité – f.26r : Annonce aux bergers – f.29r : Adoration des mages – f.31v : Circoncision – f.24r : Mort de la Vierge – f.44v : Pentecôte – 92r : David et Bethsabée – f.47r : Job sur son fumier recevant ses trois amis. Provenance: ce manuscrit fut réalisé pour une femme appelée Catherine et citée dans les prières figurant sur les feuillets 82 et 88v. Sainte Catherine est également la première Sainte figurant dans les suffrages des feuillets 93-93v. Il serait heureux de rapprocher cette Catherine à la femme de Jean Charpentier, Catherine Le Camus. Elle aurait pu recevoir ce livre en cadeau ou l’aurait commandé après avoir admiré le manuscrit de son mari que notre artiste avait réalisé. Bibliographie: - Avril (François), « Manuscrits à peintures d’origine française à la Bibliothèque nationale de Vienne », Bulletin Monumental, 134 : IV (1976), p. 333-335 et fig. 2 et 3 (329-338). - Plummer, The Last Flowering, French Painting in Manuscripts, 1420-1530, from American Collections, 1982, cat. 59-61, p. 44-46. - Avril et Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520. Quand la peinture était dans les livres, 1993, cat. 158-159, p. 288-290.
De la bibliothèque Eymar de Vesc, évêque de Vence de 1494 à 1507. Bourges, s.d. [vers 1490]. In-8 de (170) ff. sur peau de vélin. 14 grandes miniatures, 10 petites. Quelques frottements aux miniatures. Maroquin brique, important décor de filets et fleurons dorés sur les plats, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, cadre intérieur de même peau orné de roulettes dorées, contre-gardes et gardes d’étoffe vermillon, tranches dorées. L. Peeters. Boekb. Antw. 174 x 117 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/09/LDM1.mp4"][/video] Bourges, s.d. [vers 1490]. In-8 de (170) ff. sur peau de vélin. 14 grandes miniatures, 10 petites. Quelques frottements aux miniatures. Maroquin brique, important décor de filets et fleurons dorés sur les plats, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, cadre intérieur de même peau orné de roulettes dorées, contre-gardes et gardes d’étoffe vermillon, tranches dorées. L. Peeters. Boekb. Antw. 174 x 117 mm. Précieux livre d’heures sur peau de vélin, à belles marges, orné de 24 miniatures attribuées au Maître du Spencer 6 et à Jean de Montluçon. Texte manuscrit en textura à l’encre noire et rouge sur une colonne de 17 (calendrier) et 14 longues lignes par page. Rubriques, petites capitales et bouts-de-lignes en bleu, rouge et noir avec rehauts de jaune. Nombreuses initiales dorées sur fond vieux rouge. Réglures à l’encre parme. Composition : - f. 1 blanc - Calendrier, complet (f. 2r-13v), comprenant notamment saint Guillaume, évêque de Bourges (10 janvier, à l’encre rouge), saint Lunaire, évêque en Bretagne (1er juillet), la translation de saint Martin, évêque de Tours (4 juillet), saint Gilles, abbé (1er septembre), saint Maurille, évêque d’Angers (13 septembre), saint Maurice d’Agaune (21 septembre), saint Hubert, évêque de Liège (4 novembre) - Péricopes des quatre Évangiles (f. 13r-21r) - Heures de la Vierge, à l’usage de Bourges (f. 22r-83v) - « Oratio de beata Maria » : « Salve Regina », « Ave Regina cælorum », « Regina cæli lætare », « Interveniat pro nobis » (f. 83v-85r) - f. 86 blanc - Psaumes de la pénitence, suivis des litanies, avec saint Privat martyr, sainte Lauriane (culte à Bourges), saint Ursin évêque de Bourges, saint Guillaume évêque de Bourges, saint Austrégésile évêque de Bourges, sainte Radegonde reine de France, etc. (f. 87r-108r) - Heures de la Croix puis du Saint-Esprit (f. 109r-116v) - Office des morts, à l’usage de Bourges (117r-151r) - « Obsecro te » (f. 151v-155v) - Suffrages à saint Jean-Baptiste, saint Jean l’Évangéliste, saint Sébastien, sainte Anne, saint Nicolas, saint Claude, saint Roch, sainte Madeleine, sainte Catherine, sainte Marguerite et sainte Barbe (f. 155v-165r) - « Stabat Mater » (f. 165v-168r) - f. 169 et 170 blancs. Notre manuscrit est orné de 14 grandes miniatures cintrées dans des encadrements à décor polychrome de semi-lobes, de bandes, de losanges, d’arabesques, de feuilles et de fleurs, rehaussé d’or: - saint Jean l’Évangéliste sur l’île de Patmos (f. 14r) - l’Annonciation (f. 22r) - la Visitation (f. 43v) - la Nativité (f. 58r) - l’Annonce aux bergers (f. 64v) - l’Adoration des mages (f. 68v) - la Présentation au Temple (f. 72r) - la Fuite en Égypte (f. 75v) - la Sainte Vierge et le Christ (f. 79r) - David en prière (f. 87r) - la Crucifixion (f. 109r) - l’Esprit Saint descendant sur la Vierge et les Apôtres (f. 113r) - Job sur un tas de fumier (f. 117r) - la Vierge et l’Enfant (f. 151v). Il comprend aussi 10 petites miniatures carrées ou rectangulaires insérées dans le texte, représentant des saints et saintes : Luc (f. 16r), Mathieu (f. 18r), Marc (f. 20r), Nicolas (f. 158v), Claude (f. 159r), Roch (f. 160v), Madeleine (f. 161v), Catherine (f. 162v), Marguerite (f. 163r) et Barbe (f. 164r). Les miniatures des feuillets 16r, 18r, 20r, 43v, 58r, 64v, 68v, 72r, 75v, 79r, 151v, 160v, 161v, 162v, 163r et 164r peuvent être attribués au Maître du Spencer 6, actif à Bourges entre 1490 et 1510. Les 8 autres reviennent vraisemblablement à Jean de Montluçon, actif à Bourges à la même période. On sait que le Maître du Spencer 6 et Jean de Montluçon, tous deux influencés par Jean Colombe, l’acheveur des Très Riches Heures du duc de Berry, collaborèrent à plusieurs reprises pour enluminer des livres d’heures (voir notamment le Ms 5141 de la Bibliothèque municipale de Lyon). Reliure de Laurent Peeters, exerçant à Anvers. Provenance : Eymar de Vesc, episcopus[m] de Agata, 1480 (ex-libris manuscrit sur le f. 1r) ; on connaît un Aymar de Vesc, évêque de Vence de 1494 à 1507, à la suite de son frère Jean qui fut évêque de Vence de 1491 à 1494 puis d’Agde [Agata] de 1494 à 1525 ; Gabriel Fiorelli a Salien a Droma (ex-libris manuscrit f. 1r recouvrant un autre ex-libris manuscrit partiellement effacé) ; Jacques Seguhet à Grignan en 1764 (ex-libris manuscrit sur le f. 170v) ; Ernest Périer (annotation ; vente à Bruxelles, 29 mars 1946, n° 519), vendu 24000 Fr. prix fort élevé. Bibliographie : J. Plummer, The last flowering: French Painting in Manuscripts 1420-1530 from American collections, 1982 ; F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peinture en France, 1440-1520, 1993, p. 338-346 ; K. Airaksinen-Monier, Vision and devotion in Bourges around 1500 : An Illuminator and His World, 2014.
1 vol. grand in-8 reliure de l'époque plein maroquin brun, dos à 5 nerfs, plaque d'encadrement estampé à froid en plats, avec motifs d'inspiration médiévale (avec médaillons contenant pélican, paysan, singe, etc...), double filet sur coupes, chasses richement ornée, reliure signée de Gruel, Description du Livre d'Heures de la Dame de Saluces, faisant partie de la bibliothèque de M. Yemeniz, par A. Bachelin, Librairie Bachelin-Deflorenne, Paris, 1867, 46 pp. et une planche hors texte en noir [ Suivi de : ] Description du Livre d'Heures du Cardinal Albert de Brandebourg (Archevêque de Mayence, né en 1490, mort en 1545) ayant appartenu à la Maison de Schoenborn, par A. Bachelin, Librairie Bachelin-Deflorenne, Paris, 1868, 47 pp. et 3 planches hors texte en noir [ Suivi de : ] Description du Livre d'Heures du Prieuré de Saint-Lô (de Rouen), par A. Bachelin, Librairie Bachelin-Deflorenne, Paris, 1869, 24 pp. avec 2 planches hors texte en rouge [ Contient également : ] "Les Chanoines de Saint-Martin de Tours offrant à Charles le Chauve une Bible, écrite et ornée dans leur Abbaye", manuscrit de 5 pp. de commentaire de la chromolithographie d'une miniature du neuvième siècle ; Prince France, manuscrit de 2 pp. de commentaire de la chromolithographie d'une miniature tirée d'un Canon de la Messe de l'ancien trésor de l'Eglise de Metz ; Prières manuscrites par Beauvalet de Saint-Victor, 2 ff. de texte et 3 chromolithographies ; "Boniface, Duc de Toscane", manuscrit de 2 pp. ; "La Comtesse Mathilde", manuscrit de 2 pp., avec au total (y compris les 5 chromos citées) 72 chromolithographies hors texte et 2 chromolithographies montées en garde fixe (blasons des Kergorlay et des Gonzaga).
Exceptionnel exemplaire réunissant les 3 célèbres descriptions de livres d'heures par Bachelin, mais enrichi de 72 superbes chromolithographies (pour la plupart reproduction de manuscrits médiévaux enluminés) et de quelques passages manuscrits, parfaitement relié par Gruel.
Manuscrit enluminé sur peau de vélin orné de 6 miniatures. France, Abbeville, vers 1480. In-12 de 82 ff. sur parchemin précédés et suivis d’1 feuillet de garde de parchemin. Complet. 19 longues lignes, f. 14 blanc. Ecriture bâtarde à l’encre brune, texte en latin sur une colonne, réglure à l’encre violette, rubriques en rouge, initiales peintes en alternance rouges ou bleues, grandes initiales peintes argentées ou dorées sur fonds brun rehaussé d’or, 2 miniatures à quart-de-page, sans bordures, 4 grandes miniatures à demi-page avec bordures enluminées. Justification du texte 107 x 73 cm. Reliure de cuir brun, double encadrement de filets à froid sur les plats avec fleurons d’angle, dos à nerfs orné à froid. Gruel. 180 x 127 mm.
Chatoyant manuscrit enluminé de belle qualité, évocateur de la peinture abbevilloise des années 1480. Texte F.1 L’an 26 mars 1724 prière (prière rajoutée au XVIIIe siècle). Ff. 2-13v Calendrier le 22 janvier s. Vinchan dialecte picard, 30 janvier sainte Auldegonde abbesse de Maubeuge, 11aout s. Gérin évêque de Cambrai17 septembre s. Lambert évêque de Liège, 22 septembre s. Meuriche dialecte picard, 31 octobre s. Quentin martyr du Vermandois, 3 novembre s. Hubert évêque de Liège, 1er décembre s. Eloy évêque de Noyon, 14 décembre s. Nicaise évêque de Reims. Ff. 15-15v Péricope de l’évangile selon saint Jean Ff. 16-18v Heures de la Croix, lacune de la Crucifixion entre les ff. 14v-15 Ff. 20-22v Heures du Saint-Esprit, lacune de la Pentecôte entre les ff. 18v-19. Ff. 23-51v Heures de la Vierge Ff. 52-62 Psaume de la pénitence suivi des litanies avec sainte Ursule vierge de Cologne. Ff. 62v-77 Office des morts à 3 lectures usage de Tournai, Thérouanne ou Cambrai. Ff. 77v-82 Suffrage et oraison pour père et mère, pour un homme seul, pour une femme, pour parents et amis, pour tous en général, oraison à sainte Anne Saluta est Maria, devote hymme du benoicte saint Esprit Veni creator, s’ensuilt les VII vers de s. Bernard Illumina oculos meos, suffrages de saint André, doulce orayson à la Vierge Marie Ave regina. F. 82v Notes effacées prière. L’ornementation se compose de 6 grandes miniatures enluminées de belle facture. Chacune de ces miniatures est insérée dans une superbe bordure enluminée (décor floral et végétal, bestiaire, décor en trompe l’œil, armoiries peintes dans la bordure inférieure du fo. 23). Elles présentent toutes les caractéristiques de la peinture abbevilloise des années 1480 : -F. 15 St-Jean l’Evangéliste sur l’île de Patmos avec son symbole. L’aigle tient l’encrier dans son bec. Cadre à colonnes bleues et mur de briques. Joli paysage. -F. 23 Annonciation, avec armoiries dans la marge inférieure. L’ange surprend la Vierge dans sa lecture. Voute céleste reposant sur les colonnes du cadre. Vase avec fleurs de lys séparant l’ange Gabriel de la vierge Marie. -F. 52 David et Bethsabée au bain (repeint au visage de Bethsabée ?). David regarde Bethsabée nue, par la fenêtre. Cadre à colonnes et mur de briques au-dessus. -F. 62v Résurrection de Lazare dans un cimetière. Cadre à colonnes et mur de briques. -F. 79 Sainte Anne Trinitaire : sainte Anne tient la Vierge à l’Enfant dans ses bras. -F. 81 Saint André avec sa Croix. Les bordures d’inspiration ganto-brugeoise sont très soignées et présentent des coqs affrontés au f. 52, des oiseaux et un papillon au f. 14. Ce type de bordures a été importé de Bruges vers 1480-1490 à Amiens par le Maître du livre de prière de Dresde (voir B. Brinckmann, Die flämische Buchmalerei am Ende des Burgunderrechs : der Meister des Dresdener Gebetbuchs und die Miniaturisten seiner Zeit, Turnhout, 1997). Des centaines d’initiales peintes agrémentent chacune des pages du manuscrit. Ce charmant manuscrit à l’usage d’Amiens provient de la production abbevilloise des années 1480. L’Annonciation revient à une autre main aux visages plus doux et plus arrondis. Le reste du manuscrit peut être attribué à une seconde main qui trouve sa place dans l’art picard de la fin du Moyen Age comme l’a décrit Marc Gil dans un article inédit. L’art picard des années 1470-1500 se définit « par le refus de l’illusionnisme flamand pour privilégier des effets avant tout décoratifs, une simplification linéaire des formes et une géométrisation du trait dans un graphisme appuyé » (« Le décor peint de la Chapelle Saint-Eloi (1506) : sa place dans l’art picard de la fin du Moyen Age »). On retrouve ce graphisme appuyé dans le livre d’heures d’Abbeville Bm. Ms. 16. Il existe une thèse consultable à l’université de Lille de Marie-Laure Legrain (Les manuscrits à peinture en Picardie, autour d’Amiens e d’Abbeville, à la fin du Moyen Age (1480-1520), Lille, 2006). Quelques noms de peintres actifs dans les années 1460-1480 ont survécu : Jean Hachette, Colart du bois, Jean Lefebvre, Robert de Hesdinoel. Abbeville abrite les hôtels particuliers de grands seigneurs bourguignons puis français : les seigneurs de Créquy, de Gamaches, de la Gruthuse, de Rubempré, de Monchy, de Rambures, de Melun et de Bonflers. (Marc Gil, « Le contexte de la création à Abbeville et à Amiens (v. 1460-1540) », Saint-Riquier une grande abbaye bénédictine, Paris, 2009, p. 211-234). Séduisant manuscrit enluminé caractéristique de la peinture abbevilloise des années 1480. Provenance : f. 3 note manuscrite « Collignon demeurant à la Saline de dieuze en 1800 », armoiries au f. 23 : d’argent à 3 lions de sable, la langue de gueule, ff. 26v-27 « Ce livre appartient a moy François de Fillelay »