10/1952 CHALEUREUSE LETTRE À UN COLLABORATEUR : ...Jai lu avec intérêt les documents que vous mavez confiés. Jai retrouvé mon cher ami Franck au cœur généreux, à laltruisme débordant ; mais aussi (ne vous fâchez pas) avec son aimable utopie, corollaire des qualités précédentes. Hélas, je me rends bien compte que ces qualités, je ne les possède pas au même degré que vous. La vieillesse est égoïste. Jessaie bien de réagir, mais je ne gagne pas grand-chose. Jadmire vos sentiments généreux, mais je nai plus la force de vous suivre. Entrer en cellule à mon âge !! Non, vous ny pensez pas. La « non violence » me semble bien proche parente de la « paix » ; et qui laurait cru, il y a quelques années, lacceptation si claire de ce mot a été faussée par un certain parti et si bien faussée quelle éveille un sentiment de défiance chez ceux qui nappartiennent pas à ce parti ! (...). Jespère, mon cher ami et collaborateur, que nous nous verrons bientôt au laboratoire...Il ajoute un p.s. plein dhumour : ...Vous remarquerez que je vous écris sur du papier « à la cave » qui doit dater du règne de Louis XV. Comment sétonner que dans ces conditions je ne sois pas « à la page »... Après avoir été directeur adjoint à l'Ecole pratique des hautes études en 1906, puis en 1911, professeur à l'Institut Océanographique crée par le Prince de Monaco, Paul Portier obtint le titre de Docteur en sciences naturelles et remplaça Louis Lapisque (1866-1952) comme maître de conférence à la faculté des sciences de Paris. Il travailla notamment sur les vitamines présentes dans les organismes marins et étudia, entre autre avec Charles Richet (1850-1935) le phénomène de l'anaphylaxie.
Reference : 2628
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