1933 / 1934 17 juillet 1933 : René Lalou fait une réponse très provisoire à son ami. Il récapitule plusieurs faits : ... Jai lu votre étude avec un très vif intérêt. Je trouve cela tout à fait remarquable et jai demandé au réd. En chef de la R des V, Émile Brémond de la lire. Il me la rendra, lors de votre prochaine réunion le lundi 24 et, si, comme je lespère, il est de mon avis, nous vous prierons de faire pendant les vacances le travail de mise au point dont vous parliez pour quon puisse la publier en Octobre ou Novembre. 2) Pour la chronique radiophonique, je suis entièrement daccord avec vous. Et lidée a dautant plus intéressé Brémond quil est secrétaire-général de Radio-Paris. Mais comme il sagit dune innovation, il faut en parler à Henry de Jouvenel, le directeur de la Revue... Il ajoute ... Tout ce que vous me dites de mon étude sur Wanda me touche vivement. Savez-vous que vous mavez aidé à trouver la forme qui convenait à ce que je voulais tenter ? Dans votre article de lEurope Nouvelle (auquel notre ami avait été si sensible) vous aviez si bien décrit un des concerts que cela nétait plus à recommencer. Ayant assisté à tous les concerts, il fallait que je tente dévoquer cet ensemble... 29 août 1933 : Malgré une rentrée agité, René Lalou a revu Émile Bremond. Il explique ...Je lui avais donné votre adresse : mais quelque ironique lutin lui a fait envoyer à Marcel Abraham la réponse quil vous devait. Il ma promis, le 18, de vous envoyer les épreuves de votre Adam et Ève pour que vous ayez le temps de les corriger. Avez-vous reçu le paquet ? Pourrez-vous nous le renvoyer avant le 15 Septembre pour paraître ds le n° du 1er...Pour la radio, il lui explique quil faut attendre que la situation dÉmile Brémond se soit éclaircie. Il conclut ...On pourrait sarranger pour se revoir : ce dont jai une furieuse envie...18 décembre 1933 : René Lalou indique à son ami la meilleure façon de contacter Émile Brémond ...il est tous les jours à Radio-Paris de 10h à 12h. Téléphonez-lui là nimporte quel matin [Élysée 57.51 et 57.52]. Sil nétait pas dans son bureau, il vous rappellerait quelques instants après pourvu que vous ayez laissé votre nom et ladresse à laquelle il pourra vous téléphoner... Il ajoute ...Daprès notre conversation daujourdhui, je crois que ce qui lintéresserait le plus, ce serait un article trimestriel de 4 ou 5 pages réunissant quelques « prises de vues » sonores comme votre évocation de Hitler dans lEurope Nouvelle...13 juillet 1934 : René Lalou est profondément peiné de la lettre de son ami. Il explique quils se sont mal compris. Lalou pensait que son ami ne lui réclamait deux articles pour lEncyclopédie. Or, celui-ci demandait beaucoup plus et Lalou ne peut assumer ce travail ...Mais voilà où tout se brise. Je sors dune année épuisante ; jai besoin sinon de récupérer des forces, du moins de remettre mes nerfs en état. Or, je suis pris dans un terrible engrenage : songez que, pour gagner dix jours de liberté en Angleterre du 23 juillet au 1er août, il me faudra écrire cinq articles dans le courant de la semaine prochaine. En août, je dois voyager et ne pourrai donc songer à entreprendre aucun travail nouveau avant le 1er Septembre. Même pour la littérature française de France, ce serait à peine suffisant pour vous remettre, le 30 septembre, un manuscrit qui ne soit pas bâclé. Dautant plus quAlain étant malade, la bibliographie de son Stendhal va retomber sur moi en Septembre.Voilà pourquoi jai dû vous mettre dans un embarras que je déplore profondément. Ce mot me rappelle que vous parlez, dans votre lettre, de « raisons profondes » à mon refus. Oui, il y en a deux : fatigue et honnêteté. Je ne pourrais rien faire de bien dans les délais fixés et ne veux pas vous remettre quelque chose de mauvais. Mais de raisons profondes, au sens où vous prenez le mot, des raisons occultes que je ne pourrai vous révéler que plus tard, il ny en a pas...17 juillet 1934 : René Lalou fait part de son plaisir à la suite de la lecture de la lettre de son ami. Il revient toutefois sur un malentendu quil tient à mettre au clair ...Quand je vous ai appelé, mardi soir, je voulais vous indiquer mes difficultés et prendre avec vous un rendez-vous pour Paris avant la réunion du jeudi. Jai rencontré Mme Abraham : comme jai en elle la même confiance quen vous, je lui ai tout dit pour quelle vous mette au courant afin de gagner du temps. La postière ma rappelé pour me dire quil y avait eu six unités ; je me suis endormi avec lidée quil y avait eu une longue conversation préparatoire et que je vous trouverais le lendemain, ayant eu le temps de réfléchir sur les motifs impérieux de ma défection. Le lendemain matin, cinq ou six tentatives vaines pour obtenir le régional : doù un événement que vous devinerez. Et cest ici que la méprise aurait pu devenir tragique. Laprès-midi, quand jentends enfin votre voix, elle me semble glacée. Jai limpression que vous voulez minterdire toute explication. Je vous offre daller vous voir, le jeudi, avant la réunion : vous me dites que vous êtes pris. Naturellement, jinterprète tout cela dans le même sens : vous mavez retranché, coupé de toute attache avec votre travail... Heureusement, les deux amis se sont expliqués et le malentendu est résolu, ce qui rassure grandement René Lalou. Marcel Abraham était un écrivain et résistant français. Il dirigea les cinq premiers volumes de lEncyclopédie Française et fut le maître dœuvre du tome 10.
Reference : 1464
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