Précieux exemplaire aux provenances prestigieuses: Armand Bertin, Ambroise Firmin-Didot, Fairfax Murray, Edmée Maus. S.l.n.d. [Rouen, Richard Goupil, avant 1530]. [Au colophon:] Cy finit le livre et hystoire de Pierre fils du conte de Provence et de la belle Maguelonne fille du roy de Naples. Imprimé à Rouen par Richard Goupil pour Michel Angier Libraire relieur de l’universite de Caen demeurant audit lieu: presle Pont Saint Pierre, pour Jehan Mace libraire demeurant à Rennes en la paroisse de Saint Sauveur a l’enseigne de saint Jehan l’evangeliste. Et pour richard Mace demeurant a Rouen pres le portail aux libraires. A l’enseigne des Chapelets. Petit in-4 gothique de (24) ff. sign. A-D y compris le f. de titre et le f. de marque. Pte. restauration au dernier f. sans atteinte au texte. Maroquin vert, large dentelle dorée et triple filet encadrant les plats, dos à nerfs finement orné, filet or sur les coupes, triple filet doré intérieur, tranches dorées. Reliure du XIXe siècle. 185 x 123 mm.
Reference : LCS-18626
Précieuse et rarissime édition ornée d’un très beau bois sur le titre de ce roman de chevalerie. Brunet, IV, 646 (cet exemplaire); Graesse, 287; Fairfax Murray 447 (cet exemplaire). Il s’agirait vraisemblablement du seul exemplaire connu de cette belle impression gothique illustrée. Aquilon (Bibliographie normande, I, p. 252, n°34) ne signale que cet exemplaire. Delisle et Brunet citent également celui de la vente Heber qui, d’après André Jammes et Fairfax Murray, se confond vraisemblablement avec le nôtre. «Edition impr. vers 1530. Il y a sur le titre une vignette représentant un homme et une femme, et au verso du dernier f. se voit la marque de M. Angier». (Brunet). «Un Normand, Jehan Macé, le frère ou tout au moins le proche parent du chef de cette grande famille de typographes, Robinet Macé, imprimeur à Caen et libraire à Rouen, à la fin du XVe siècle, établit à Rennes, de 1500 à 1532 environ, une librairie considérable, auprès de la porte Saint-Michel, en la paroisse St-Sauveur, à l’image de St-Jeahn l’évangéliste; les Macé de Caen et de Rouen, Richard Goupil de Rouen, Laurens Hostingue de Caen, Philippe Pigouchet de Paris, etc., imprimèrent un grand nombre de volumes pour ce libraire, qui était en quelque sorte représentant, en Bretagne, de la librairie normande, et se chargeait du placement des excellentes et nombreuses impressions de Rouen et de Caen. Son nom figure encore vers 1530 sur une édition de la ‘belle Maguelonne et de Pierre de Provence’ ‘imprimée à Rouen par Richard Goupil, pour Michel Augier libr. de l’univ. de Caen, pour Jean Macé à Rennes, et pour Rich. Macé, demeurant à Rouen’». (Dictionnaire de géographie ancienne et moderne à l’usage du libraire et de l’amateur de livres, p. 1074). «Rouen, s.d. vers 1520. Brunet cites only the Heber copy and the present (? one and the same). Rare edition of this ‘ancien roman populaire, mis souvent ‘en mailleur langage que précédemment’ et dont la première redaction paraît antérieure à l’an 1450. Fauriel l’a considéré comme appartenant à la littérature provençale. Selon Victor Le Clerc, il aurait été écrit en provençal ou en latin au XIVe siècle, et serait l’œuvre du chanoine Bernard de Triviez’. Vapereau, Dict. des Litt. According to the introduction the romance was put into its present form in 1453. Clément Marot wrote an Epistre de Maguelonne a son amy Pierre de Provence. On the present title is a fine woodcut of the lovers, below one line of type. At end is the remarkable device of M. Angier, represented by S. Michael. Many criblée initials in the text, the first and last being two different A’s crowned and with the fleur-de-lis and the ermine of Brittany, evidently in compliment to Anne de Bretagne… This edition, although placed by Brunet after J. de Channey’s 1542, should presumably precede it.” (Fairfax Murray, n°447, à propos du present exemplaire). Rédigé au XIIe siècle par Bernard de Trevies, ce roman réputé met en scène les aventures sentimentales de Pierre, fils du comte de Provence et de la belle Maguelonne, fille du roi de Naples, marquées par la séparation des deux amoureux et conclues sur leurs retrouvailles finales. Pierre est parti faire ses armes à Naples, où il tombe amoureux de Maguelonne. Ils se fiancent, mais Pierre veut revoir ses parents et Maguelonne part avec lui en secret. En chemin, ils se reposent. Maguelonne s'endort tandis que Pierre la contemple puis tire du corsage de son amie les trois anneaux qu'il lui avait offerts et qu'elle avait enveloppés dans une étoffe de soie rouge. Attiré par la couleur, un oiseau rapace s'empare du sachet. En cherchant à le lui reprendre, Pierre prend la mer sur une barque et des Sarrasins le capturent ; il vivra longtemps chez eux. Maguelonne de son côté se réveille, abandonnée. Après maintes aventures, elle fondera au « Port Sarrasin » un hôpital pour les pèlerins. Un jour, on pêche un poisson et dans son ventre on retrouve les trois anneaux. Le roman s'achève après les retrouvailles des amants et leur mariage. Les deux rédactions de cette histoire, l'une, plus ancienne, de la première moitié du XVe siècle, l'autre plus courte, de 1453, apparurent dans l'entourage de la maison d'Anjou-Provence avant d'être imprimées à Lyon vers 1480. Ce roman de chevalerie connut de tout temps un immense succès comme en attestent les diverses traductions en langues étrangères (Cervantès le cite d’ailleurs deux fois) et le grand nombre d'éditions qui se sont poursuivies jusqu'au XVIIe siècle et bien au delà dans la collection de la « Bibliothèque bleue ». L’illustration, gravée sur bois, comporte une belle vignette montrant les deux amants, des vignettes historiées à fond criblé, et la belle marque de Michel Angier représentant Saint Michel et deux anges disputant l’écu du libraire à un diable cornu. Les bibliographes soulignent l’extrême rareté de la plupart des éditions de ce roman qui ont toutes atteint des adjudications élevées dans les ventes publiques. Précieux exemplaire cité par Brunet qui ne répertorie qu’un autre exemplaire de la présente édition, ces deux exemplaires ne formant qu’un seul et même exemplaire selon Fairfax Murray : 220 fr. mar. v. Bertin (le présent exemplaire); 6 liv. 16 s. 6 d. Heber. Prestigieux exemplaire de l’un de nos premiers romans de chevalerie provençaux, relié en maroquin vert finement orné du XIXe siècle et provenant des bibliothèques Armand Bertin, Ambroise Firmin-Didot, Fairfax Murray et Edmée Maus. Provenance: Armand Bertin (ex libris gravé), A. Firmin-Didot (ex libris gravé), Fairfax Murray (étiquette de bibliothèque portant le n°447), Edmée Maus (ex libris).
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