Outre leur remarquable intérêt iconographique, les grandes Chroniques de France présentent un intérêt capital pour l'histoire littéraire, linguistique et fondatrice de la nation française. Paris, G. Eustace / F. Regnault, 1514 : Le premier (second, tiers) volume des grans chroniqs de France. Nouuellement imprimees à Paris. Auecques plusieurs incidences suruenues durant les regnes des trefchreftiens roys de France tant es royaumes dytallie Dalmaigne Dāgleterre Despaigne Hongrie Jherusalem Escoce Turquie Flandres et autres lieux circonuoisins. Auecques La Cronique frere Robert Gaguin contenue a la cronique Martinienne. Ilz se vendent a paris en la rue neufue noftre dame a lenfeigne de agnus dei. (In fine vol III:) Imprimees a paris Lan mil cinq cens et quatorze le premier iour de octobre pour guillaume eustace libraire du Roy... In-folio. I/ (6) ff., 206 ff. chiff. 204; II/ (8) ff., 189 ff. chiff. 199 ; III/ (12) ff., 276 ff. Bâtarde, à double colonne de 50 lignes à la page et titre courant. Maroquin rouge, plats entièrement ornés d'un riche décor à la fanfare composé de compartiments quadrilobés répartis régulièrement, chacun orné d'une fleur de lys de maroquin bleu, compartiment central carré vide, doublure de maroquin bleu entièrement ornée d’un semé de fleurs de lys dorées, au centre l’écu royal aux fleurs de lys de maroquin rouge, tranches dorées sur marbrure et richement ciselées. Lortic. 304 x 204 mm.
Reference : LCS-18623
Précieuse et très rare édition, en partie originale des grandes Chroniques de France dites de Saint-Denis, œuvre fondatrice de l'histoire du royaume et de l'état français. C'est la seconde édition illustrée, ornée de 50 superbes gravures sur bois provenant la plupart de l'atelier de vérard. Brunet, 1, 1865; Moreau, Éditions parisiennes, 1514-796. Sous ce titre des Chroniques de France on désigne une vaste compilation d'œuvres historiques élaborée entre le XIIè et le XVè siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Denis. Le recueil complet retrace l'histoire des rois de France et de la monarchie française depuis les origines mythiques troyennes jusqu'en 1461. Ces chroniques virent le jour sous la demande pressante de Saint-Louis qui désirait légitimer et consolider la dynastie capétienne. Elles furent commencées en latin par Suger puis traduites par Alexandre Primat qui offrit ce « roman des rois » à Philippe Le Hardi en 1274. Primat relie donc les capétiens à la branche carolingienne en remontant à Charlemagne, l'avenir dynastique capétien se trouvait ainsi fortement conforté. Jusqu’en 1350 le travail de Primat fut repris et continué au scriptorium de Saint-Denis dont l’activité historiographique se manifesta de façon intense avec des historiens comme Guillaume de Nangis et Richard Lescot. Jean Juvenal des Ursins rédigea ensuite la chronique des années 1380-1402, Gilles le Boubier dit «le Héraut Berry» celle des années 1402-1422, et Jean Chartier celle du règne de Charles VII. C'est un de ces manuscrits continué jusqu'en 1461 que Pasquier Bonhomme reproduisit dans son édition de 1477, la première imprimée des grandes chroniques. Même si leur diffusion resta limitée dans le temps et l'espace, les «grandes chroniques » ont eu au moyen âge un succès considérable. « Récit essentiellement généalogique et mythique, matrice d'une histoire monarchique, chrétienne, française et par là déjà nationale, elles ont fixé en langue vernaculaire la mémoire dynastique». Très précieuse et rare édition gothique de ces chroniques, en partie originale, la troisième en date et la seconde illustrée après celle qui immortalisa le nom de Vérard en 1495 ; dans cette édition, le texte est continué jusqu'à la date de 1513. L’iconographie magnifique se compose de 50 figures sur bois dont 27 de très grand format (230 x 170 mm) (205 x 170 mm), qui proviennent du fonds Vérard. Claudin dans sa célèbre bibliographie des incunables illustrés consacre une place primordiale à cette illustration et reproduit plusieurs des bois à pleine page. «On y remarque une suite de grandes planches qui occupent presque toute la page en tête de chaque livre. L'une d’elles, qui représente un combat en champ clos, rappelle la manière de l'artiste qui a dessiné « Le Baptême de Clovis » et « La Bataille de Tolbiac » dans « La Mer des Hystoires ». Les édifices et les arbres sont figurés en raccourci de la même façon. Le dessin est ferme, les tailles déliées, il y a de la souplesse dans les attitudes des personnages du premier plan, dont les visages expriment la diversité des sentiments qui les agitent. Les planches suivantes paraissent être d'une autre main. Le trait de dessin est plus lourd, les tailles sont plus épaisses. Dans celle qui représente le Sacre du Roi, l'archevêque de Reims, les évêques et les pairs de France apportent au monarque, assis près de l'autel, la Sainte Ampoule, la couronne, la bannière, l'écusson, les éperons et le glaive de justice, selon le cérémonial. Toutes les figures ont une expression de bonhomie qui ne déplait pas, malgré la naïveté de la composition. La planche qui représente Charles VIII entrant dans sa bonne ville de Paris est fort intéressante. Au premier plan, à gauche, les femmes se précipitent au-devant du Roi ; plus loin, l'auteur des «Croniques de France » présente son livre an monarque. Une troisième planche nous fait assister à l'arrivée du jeune roi Charles VIII à Paris, à son retour du sacre. Une députation vient lui souhaiter la bienvenue. Les costumes sont intéressants à étudier et les figures sont rendues avec un remarquable sentiment de réalisme ». Claudin. Histoire de l'Imprimerie en France, II, pp. 451 à 456. Outre leur remarquable intérêt iconographique, les grandes Chroniques de France présentent un intérêt capital pour l'histoire littéraire, linguistique et fondatrice de la nation française. L'édition fut partagée entre François Regnault et Guillaume Eustace et certains des exemplaires, tel celui-ci, portent sa devise sur le feuillet de titre ainsi que la grande devise de Eustace au verso (200 x 125 mm). Superbe exemplaire, grand de marges et très frais, revêtu d'une somptueuse reliure à la fanfare, doublée et mosaïquée, chef-d'œuvre de dorure réalisée par Lortic et inspirée des reliures Renaissance des Êve. Il provient des bibliothèques Rattier (1913, n° 3) et Édouard Moura (1923, n° 962) avec ex-libris. L’exemplaire cité par Bechtel: - Vente Paris (24 avril 2002, n° 28, 42000 €, maroquin Lortic, ex. Moura). - Librairie Sourget (Cat XXXV, mai 2007, n° 15, 75000 €, ex. Moura 962).
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