Précieux exemplaire enrichi d’une émouvante lettre autographe de Daudet adressée à son fils Léon à propos d’un diner chez le peintre Giuseppe De Nittis. Paris, E. Dentu, 1872. In-12 de (1) f. bl., (3) ff., 265 pp., (1) f. bl. Relié en maroquin brun, triple filets à froids encadrant les plats, dos à nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, tranches dorées. Reliure de l’époque. 173 x 109 mm.
Reference : LCS-18375
Édition originale du « livre le plus célèbre d’Alphonse Daudet». Talvart et Place, Bibliographie des auteurs modernes, IV, 15; Rahir, La bibliothèque de l’amateur, p. 391; Bibliothèque de Backer, p.650; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, III, 38; Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, p. 192; Talvart, IV, p. 15. «Très rare et très recherché». (Clouzot, 81). «Ouvrage capital de Daudet dont il n’a pas été tiré de grand papier» (Carteret). Dans ce livre célèbre, Alphonse Daudet créa avec humour un type inimitable de méridional vaniteux et vantard, prompt à se lancer en imagination dans les plus folles aventures. Ce personnage caricatural est maintenant entré dans la légende. Cet ouvrage, auquel Alphonse Daudet donna deux suites, fut d’abord publié en feuilletons dans le Moniteur puis dans Le Figaro. Il ne connut son véritable succès qu’au moment de sa publication en volume. «C’est le livre le plus célèbre d’Alphonse Daudet (1840-1897). Il a été publié en 1872 sous le titre: ‘Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon’. (…) Ce premier livre fut suivi de ‘Tartarin sur les Alpes’ et de ‘Port-Tarascon’, mais reste le plus original. Débordant de vie, animé d’un bout à l’autre par une joyeuse fantaisie et par un style des plus éclatants, le livre dissimule, sous ses apparences burlesques, l’amour que portait Daudet à la Provence et à ses habitants.» (Dictionnaire des œuvres, VI, p. 342). Ce premier livre fut suivi de Tartarin sur les Alpes et de Port-Tarascon, mais reste le plus original, bien qu'il y ait plus de variété dans le second. Débordant de vie, animé d'un bout à l'autre par une joyeuse fantaisie et par un style des plus éclatants, le livre dissimule, sous ses apparences burlesques, l’amour que portait Daudet à la Provence et à ses habitants. On a relié en tête une émouvante lettre autographe signée d'Alphonse Daudet adressée à son fils Léon Daudet mentionnant une invitation à diner chez le peintre Giuseppe de Nittis, un proche du couple Daudet:« Cher petit, Nous avons oublié de te rappeler ce matin que nous dinions chez les De Nittis. Je compte que tu seras un vrai petit chef de maison, bien raisonnable et prudent avec ton zézé…». Nous pouvons donc dater cette lettre entre 1878 (date de la naissance de Lucien Daudet, fils cadet d’Alphonse Daudet, surnommé «Zézé» par ses parents) et 1884 (date de la mort du peintre Giuseppe de Nittis). Giuseppe De Nittis, né le 25 février 1846 à Barletta (Pouilles, Italie), et mort le 21 août 1884 à Saint-Germain-en-Laye, est un peintre et graveur italien. Ami de Gustave Caillebotte, Edgar Degas et Édouard Manet, Giuseppe De Nittis reste un peintre encore relativement confidentiel, y compris en Italie où il est classé trop rapidement dans l'école impressionniste italienne, malgré la variété de ses sources d’inspiration. Après un apprentissage auprès du peintre local Giovanni Battista Calò à Barletta, il s'inscrit en 1860 à l'Académie des beaux-arts de Naples où enseigne Gabriele Smargiassi. Quatre ans plus, tard il fonde l'école de Resìna, du genre réaliste. De Nittis étudie aussi la peinture en privé avec Vincenzo Petrocelli. En 1867, il part pour Paris où il rencontre Meissonier et Gérôme. Deux ans plus tard, il épouse Léontine Gruvelle qui influence considérablement ses choix sociaux et artistiques. Ainsi, il fait son entrée dans le milieu artistique et intellectuel et fait connaissance des collectionneurs passionnés de japonisme tels qu'Edmond de Goncourt et Philippe Burty. En 1874, à l'invitation d'Edgar Degas, il participe à la Première exposition des peintres impressionnistes qui se tient dans l'atelier de Nadar. En avril 1879, il inaugure la galerie de La Vie moderne. En 1880, il installe son atelier aux nos 3 et 3 bis rue Viète à Paris. En 1881, il séjourne à Gersau près de Lucerne en compagnie d'Alphonse Daudet et de son épouse, à qui il offre en souvenir un tableau représentant l'endroit, qui est évoqué par les Goncourt dans leur Journal; cette huile sur panneau a été vendue 51 600 euros à Chinon le 2 décembre 2015. De Nittis est au sommet de sa renommée lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris, où il expose onze de ses toiles. Frappé d'une embolie cérébrale, De Nittis meurt en 1884 à Saint-Germain-en-Laye. Très bel exemplaire de cette rare originale relié à l’époque en plein maroquin.
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