De la bibliothèque Robert Hoe. Paris, Charles l’Angelier, 1548. Petit in-8 de (36) ff., 368 ff. Joli portrait de François Premier. Relié en veau fauve, sur les plats entrelacs de listels à la cire, noirs, gris et rouges, soulignés de filets dorés, dos lisse orné de larges arabesques peintes et à l'or, filet et fleurons dorés sur les coupes, tranches dorées. Reliure de l'époque. Etui de maroquin noir. 124 x 82 mm.
Reference : LCS-17980
Edition originale de langue française d’une rareté légendaire de l’un des textes de Melanchthon les plus célèbres de la Renaissance. Brunet décrit longuement ce texte mais ignore l’originale française de 1548 présentée ici, et inscrit l’originale à Lyon, chez J. de Tournes, en 1549 : « La Chronique connue sous le nom de Carion a eu pendant plus d’un siècle un si grand succès, surtout parmi les protestants, que Dommerich, dans son Epistola de Joannis Carionis chronica, imprimé en 1750, dit en avoir vu vingt-huit éditions ; et il en existe certainement un plus grand nombre. Nous ne pouvons donc guère nous dispenser d’un parler ici avec quelques détails. Carion publia d’abord (à Wittenberg, 1532, in-4) le texte allemand de sa chronique, qu’il avait fait revoir par Philip Melanchthon, et qui arrivait à l’année 1532. L’auteur étant mort en 1538, l’ouvrage fut continué jusqu’en 1547 par Jean Funck, qui, dans la même année, en donna une édition in-8 à Nuremberg. Déjà cette chronique avait été traduite en latin par Herm. Bonn, et imprimée à Halle, en 1537, puis avec la continuation à Paris en 1548, et à Lyon, en 1554, in-8. C’est sur cette version latine que fut faite la version française de Jean Le Blond imprimée à Lyon, J. de Tournes & G. Gazeau, 1549 (aussi 1553), in-16 de 30 ff. préliminaires et 750 pp. : continuée jusqu’au règne de Henri ii, Paris, Est. Groulleau, 1553, in-16 de 30 ff. préliminaires et 351 ff.; - continuée jusqu’au règne de François ii, Paris, Ruelle, 1567, in-16 de 32 ff. préliminaires de 375 ff., plus un catalogue des rois de France, en 2 ff. Cependant Melanchthon, qui avait déjà eu beaucoup de part, et au texte allemand, et à la version latine, refit entièrement l’ouvrage, et le publia en latin, toujours sous le nom de Carion. Nous ne parlerons pas des différentes versions vulgaires qui ont été faites de ce livre en allemand, en bohémien, en italien et en espagnol... » Brunet (I, 1578-1579). « La Chronique de Carion eut dans le XVIe siècle un succès si prodigieux, il en parut un si grand nombre d’éditions et de traductions, qu’il n’est pas hors de propos d’entrer dans quelques détails sur l’histoire de cet ouvrage. Carion avait composé une chronique en allemand, et, avant de la faire imprimer, il voulut que Melanchthon la corrigeât. Melanchthon, au lieu de la corriger, en fit une autre, et la publia en allemand, à Wittemberg, en 1531. C’est ce qu’il nous apprend lui-même, en écrivant à Camerarius : Ego totum opus relexi, et quidem germanice. Peucer, gendre de Melanchthon, et continuateur de la même chronique, dit, dans son édition de 1572, que Melanchthon raya tout le manuscrit de Carion : Totum abolevit una litura, alio conscripto, cui tamen nomen Carionis proefuit. » (V-Ve) Cette édition originale française est l’œuvre de Jean Le Blond, poète normand, né à Évreux au XVIe siècle qui écrivit contre Clément Marot, alors exilé à Ferrare, plusieurs épîtres. Les 194 dernières pages sont occupées par le règne de François Premier sous le titre : Des Faictz et Gestes du roy Francois Premier de ce nom : ensemble ce qui a esté fait digne de mémoire depuis le règne de Henry ii de ce nom à présent roy de France. Sont décrits le sacre de François Ier, son entrée à Paris, à Lyon, les conflits avec les Suisses, la naissance du Dauphin François, la guerre avec les anglais et « Le Trepas du bon chevalier Bayard », la campagne de François Ier en Italie, le traité de Cambray, les visites du roy en Bretagne, Languedoc, la maladie de Charles d’Orléans, conflits entre les français, les impériaux et les anglais, publication du Concile de Trente et les premières scissions religieuses. » Très bel exemplaire revêtu à l’époque d’une riche et pure reliure lyonnaise à la cire de couleurs, parfaitement conservée. De la bibliothèque Robert Hoe (vente New York, part iii, 1912, 265).
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