Précieux exemplaire relié à l’époque en maroquin rouge aux armes de Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780). Paris, L. F. Delatour, 1773.In-8 de (1) f. de frontispice, 60 pp., 5 planches dépliantes hors texte.Maroquin rouge, plats richement ornés d’une large dentelle dorée, grandes armes frappées or au centre, dos lisse orné de fleurons dorés, roulette intérieure dorée, filet doré sur les coupes, doublure de papier moiré bleu, tranches dorées. Reliure de l’époque.165 x 94 mm.
Reference : LCS-17694
Édition originale de ce traité consacré à la taille des arbres fruitiers.Barbier, II, 246 ; Janson, 398 ; Conlon 73 : 1120 ; inconnu de Nissen et de Pritzel.Cet intéressant manuel décrit la méthode mise au point par Pelletier de Frépillon pour tailler les arbres fruitiers en se basant sur des règles géométriques : « D’après les observations que nous avons faites sur les effets de la Nature, nous avons cru pouvoir assujettir aux regles de la Géométrie, la Taille des Arbres fruitiers ; & nous avons imaginé, pour la rendre plus intelligible, de réduire en plan géométrique la forme que doit avoir l’Arbre perfectionné par l’Art ».« Etienne Pelletier De Frepillon est probablement fermier ou seigneur censier de Frépillon, sous la houlette de l’abbesse de Maubuisson. Fourrier de la cour jusqu’en 1773 (ou 1775), il se retire définitivement à Frépillon, où il a sans doute, pendant ses heures de loisirs, ou avec l’aide d’un jardinier, expérimenté dans son jardin une nouvelle méthode pour tailler les arbres fruitiers, en particulier les pêchers.Les premières recherches de Le Pelletier semblent rencontrer un certain succès : en 1785, on trouve dans une brochure de conseils pratiques l’annotation suivante : ‘Pêchers. M. Pelletier de Frépillon demeurant à la Vallée de Montmorency, près Paris, a imaginé une nouvelle manière de tailler les pêchers, elle leur fait rapporter un plus grand nombré de fruits qu'ils n'ont habitude de donner’ ».« En 1773, parut un petit ouvrage dans lequel on proposoit de fortes modifications dans la méthode de Montreuil. C'est dans ‘L'essai sur la Taille des Arbres fruitiers’ par une Société d'Amateurs. Cette société se réduisoit à un seul particulier, nommé Le Pelletier, qui avoit été fourrier de la Cour. Il se retira dans un petit domaine, à Frépillon, près Saint-Leu, dans la vallée de Montmorency. Et là, il chercha à diriger des espaliers avec une précision géométrique : les figures qu'il en publia sont effectivement très régulières. Mais les Amateurs de culture qui, sur son invitation, furent examiner ses travaux, trouvèrent que la Nature, suivant son génie, n'avoit pu se plier à des formes aussi exactes, et que souvent, pour déguiser ses caprices, Le Pelletier avoit employé l'art de la greffe.» (Aubert-Aubert Dupetit-Thouars, Recueil de rapports et de mémoires sur la culture des arbres fruitiers, 1815, p. 67).En 1843, la société académique d’Agriculture de l’Aube émettait un avis assez proche :« (Ce) petit traité, format in-12, … est assez estimé. Les meilleurs principes y sont enseignés. Il est fort court et très-clair. Il y est souvent question du pêcher en espalier. Mais l'auteur parut alors, et longtemps depuis, avoir trop insisté sur certaine forme, la forme carrée à donner aux arbres. On ne regarda pas cette forme comme devant contribuer beaucoup, ni autant que celles adoptées jusque-là, à leur produit, ni même plus qu'elles à leur conservation ».L’illustration du plus haut intérêt se compose d’un frontispice gravé et de 5 planches dépliantes présentant la méthode de taille proposée par l’auteur.Précieux exemplaire relié à l’époque en maroquin rouge aux armes de Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780).Charles-Alexandre de Lorraine (1712 - 1780) fut gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (1741-1780), grand maître de l’ordre Teutonique (1761-1780) et chevalier de l'Ordre de la Toison d'or. Il était le douzième enfant de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, et d'Élisabeth Charlotte d'Orléans. Il était également le beau-frère de l'impératrice Marie-Thérèse. Il fut fait maréchal d'Autriche en 1740. En avril 1741, il fut désigné comme successeur aux Pays-Bas de la gouvernante générale, l'archiduchesse Marie-Élisabeth.Pendant la Guerre de Succession d'Autriche, il fut l'un des principaux commandants autrichiens. Il fit son entrée à Bruxelles, en compagnie de son épouse, l'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche, le 26 mars de cette année. Deux mois plus tard, il reprenait le commandement des armées du Rhin, laissant son épouse seule aux Pays-Bas. Après le décès de celle-ci des suites de ses couches en décembre 1744, l'invasion, puis l'occupation française (1745-1748) empêchèrent son retour aux Pays-Bas. Ce n'est que le 24 avril 1749 qu'il put réellement entamer son gouvernorat.Il fut certainement le plus populaire des gouverneurs généraux des Pays-Bas autrichiens. En témoignage de cela, une statue à son effigie fut élevée en 1775 à Bruxelles sur la toute nouvelle place de Lorraine, devenue depuis place Royale. Sans trahir les intérêts de la couronne impériale, il parvint à défendre ceux des Pays-Bas, et à en faire respecter les privilèges. Il encouragea simultanément le progrès des Lumières et le développement économique, patronnant des entreprises telles que la création de l'Académie thérésienne de Bruxelles (1772), la réalisation par le Comte Josef de Ferraris d’une carte très précise du territoire (1770-1778), ou encore diverses expériences techniques et industrielles dans son château de Tervuren.
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