Cours de Médecine au Collège de France (au titre) : « Ce volume renferme une série de leçons professées en 1871-1872 », dans lesquelles Claude Bernard développe « l’idée d’un lien indissoluble » entre physiologie, pathologie et thérapeutique, à partir de « ce fait essentiel sur lequel [il a] bien souvent insisté, que (…) c’est toujours à un agent purement physique que nous aboutissons comme terme de nos analyses, et comme condition nécessaire de toutes les manifestations vitales. (…) La chaleur est une condition essentielle à la manifestation de la vie (avant-propos). Illustré, dans le texte, de huit figures et de tableaux (dont trois à double page). L’accueil du public fut chaleureux, enfin presque… L’expérimentation animale, telle que pratiquée par Claude Bernard : vivisection [NOTE 1] sans anesthésie et autres pratiques cruelles effectuées au nom d’une science expérimentale « déshumanisée », engendra bien vite des opposants ; une pionnière, Frances Power COBBE (1822-1904) avait créé, dès 1875, en Grande Bretagne, la SPALV (Société Pour Protection des Animaux sujets à la Vivisection). Par ailleurs, cette Irlandaise fut une militante féministe avancée, aujourd’hui revendiquée par les LBGT+, définie, sur le site « videoout.org » comme suit : « Frances Power Cobbe. Lutte pour l’égalité des femmes et des animaux ». Cela ne s’invente pas… Plus tard, viendront ces « Illustrations of vivisection ; or experiments on living animals, from the works of physiologists, namely, Leçons de physio-logie opératoire (operative physiology) by Claude Bernard. Leçons sur la chaleur animale by Claude Bernard . La pression barométrique by Paul Bert. As reproduced in « BERNARD’S MARTYRS » and « LIGHT IN DARK PLACES », by Miss Frances Power COBBE. Philadelphia : American Antivivisection Society, N° 1706 Chestnut street, 1887 (23 pp.). De nos jours, les passions semblent se calmer, enfin presque… Les irréductibles de « laterredabord.fr », dans un texte anonyme, daté du 19 février 2019, intitulé « La vivisection de Claude Bernard pour les Leçons sur la chaleur animale », jugent les travaux de Claude BERNARD à l’aune des idées du XXI° siècle. Ce livre, c’est la « froideur « scientifique » qui est en réalité le fruit d’une lecture anti-naturelle et d’une perversion de la connaissance » qui « relève de la perversion, du crime ». « La vivisection n’est pas seulement un crime parce qu’elle torture (…) c’est [aussi] du terrorisme ». L’Anonyme nous offre de nombreux extraits « de la prose de l’assassin », apôtre de « l’idéologie de la vivisection », « véritable philosophie , vision du monde très particulière : si l’on admet la vivisection, alors celle-ci est la seule forme de la connaissance du vivant ». Ainsi, « Faut-il y voir un rapport avec l’esprit colonial prédominant dans les mentalités [d’] alors ? (…. ) Le vivisecteur s’imagine avant tout comme un explorateur » ; on y est : le Politique pointe le bout de son nez. La machine s’emballe : sachant que « le processus de désensibilisation [des apprentis sorciers] propre à ces expériences fabrique des criminels » conduit inéluctablement l’auteur à se poser les bonnes [???] question : « Comment s’étonner de ce que les médecins nazis ont pu faire ensuite dans les camps ? ». Il y a mieux encore : Claude Bernard, pour mieux suivre l’évolution d’un lapin soumis à la chaleur, avait remplacé une paroi de l’appareil de son invention, par une vitre (page 347), pour observer l’agonie de l’animal. Alors, « à quoi est-on obligé de penser ? ». Forcément, forcément, « aux chambres à gaz des nazis, avec leurs vitres (sic) [NOTE 2] pour surveiller le « succès » de l’opération ». En conclusion, Josef Mengele et consorts sont les dignes héritiers de Claude Bernard . « On sait comment les croque-morts font d es blagues sur les morts » (p.7 du texte de l’Anonyme) ; celle-ci est de fort mauvais goût. Mais, en forme d’aveu inconscient et involontaire, l’Anonyme nous a prévenu (p.5 de son texte) : Sa « seule motivation, c’est (…) une fascination morbide pour la réaction de la sensibilité » du lecteur . Claude Bernard peut reposer en paix.
Reference : MED243
[NOTE 1] : la vivisection [du latin « vivus » (vivant) et « secare » (couper)], c’est quoi ? Réponse des dicos en ligne : « intervention sur des animaux vivants » (CNRTL), dissection expérimentale pratiquée sur un animal… vivant (Larousse), … vertébré vivant ( wikipedia, plus restrictif ); pour aller plus loin, ces SYNONYMES de « vivisection » à caser dans le bêtisier de la Culture: - « anatomie , autopsie » (accueil Google, synonymo ) - « anatomie , autopsie, dissection » (langue-francaise.tv5.com, CNRTL) et le meilleur, le pompon : - « dissection, anatomie , autopsie, ante-mortem » ! (« rimessolides.com ») Petit rappel : autopsie, « examen systématique d’un cadavre » (CNRTL), a priori pratiqué « post mortem » . [NOTE 2] c’était un œilleton de porte ; s’agissant de camps d’extermination, le terme usuel de « judas » serait inapproprié.
Roland Gautier
Roland Gautier
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