Valenciennes, Association des Amis de Arts de Valenciennes et du Hainaut Français, 1986, in-4 br., 87 p., nombreuses illustrations en noir et blanc et en coul. in-texte et hors-texte, couverture à rabats, bon état.
Reference : QWA-13976
Elève de Julien Potier aux écoles académiques de Valenciennes, le peintre Auguste Moreau-Deschanvres (1838-1913) a vécu dans la maison-atelier qu'il s'était fait construire à Saint-Saulve, où il s'adonnait à la photographie avec ses filles, en se prêtant parfois à la reconstitution de savoureux tableaux vivants. Essentiellement vouée au portrait et aux scènes de genre -plus rarement à la peinture religieuse-, sa carrière fut scandée par les envois aux Salons, septentrionaux le plus souvent, mais également parisiens. Les artistes locaux retinrent particulièrement son pinceau, du mineur Jules Mousseron au chansonnier lillois Alexandre Desrousseaux, du père Chigot à Fanatisme, parodie affectueuse de la passion pleinairiste de ses collègues et condisciples indifférents aux intempéries. On doit surtout à Moreau-Deschanvres plusieurs portraits de Jean-Baptiste Carpeaux. Le premier, daté de 1873, fut probablement réalisé d'après une photographie et montre un Carpeaux malade et vieillissant se détachant sur un fond sombre. Le deuxième, un médaillon en grisaille, aurait été peint pour orner "le catafalque de la chapelle ardente dressée sous le porche des Académies de Valenciennes, le 29 novembre 1875." (J.-C. Poinsignon, p. 8) ; il a été déposé en 1924 au musée des Beaux-Arts de la ville de Valenciennes. Le troisième, et le plus important, a probablement été inspiré à l'artiste par la photographie publiée dans la "Galerie contemporaine littéraire et artistique". Moreau-Deschanvres, précise J.-C. Poinsignon, avait proposé de réaliser le portrait du sculpteur décédé pour la galerie historique de la section des Beaux-Arts de la Société d'agriculture de Valenciennes. En 1876, Moreau-Deschanvres envoyait ainsi au Salon de Paris son : Carpeaux dans son atelier. Le visage soutenu par une main, dans la posture mélancolique, le sculpteur nous contemple d'un regard fiévreux alors que se profilent derrière lui deux de ses oeuvres emblématiques : l'Enfant à la Coquille et La ville de Valenciennes défendant la patrie, destinée au fronton de l'Hôtel de ville. Ce portrait de grandes dimensions se trouve aujourd'hui dans les collections du musée des Beaux-Arts.
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