(Bruxelles), éd. Commission de la Lèpre", 1939, EDITION ORIGINALE, in-8, cartonnage toilé brun clair, 108 pp., papier glacé, ill. de 25 photos en noir, "à la mémoire du R. P. Damien", table des matières, cachet violet au dos de la page de titre et ex-libris, tous deux de la bibliothèque du prefesseur R. Bruynoghe de Louvain en Belgique, Parmi les fondateurs de la médecine tropicale scientifique, Albert Dubois mérite, en tant que personnalité majeure, une inscription au Livre d'Or des bâtisseurs de cette discipline. Il a imprimé son cachet personnel à deux niveaux essentiels. Un engagement total pour porter remède sur le terrain aux souffrances humaines dans le cadre de l'épopée médicale que vivait l'Afrique Centrale au début du XXe siècle. Par la suite, une disponibilité sans réserves pour former, guider et motiver des générations successives de médecins belges et de nationalités les plus diverses qui se destinaient à exercer leur profession en Afrique tropicale. Doté de brillantes qualités intellectuelles, il sut en faire le meilleur usage. Naturaliste par goût, attiré dès son adoles¬cence par l'océanographie biologique en Mer du Nord, com¬biné à un penchant très marqué pour la chimie - héritage de la car¬rière scientifique de son père - il sera amené à faire à l'âge de seize ans un choix difficile entre les facultés de sciences et de médecine. Son souci d'apaiser les souffrances de ses semblables décidera du choix. Docteur en médecine et diplômé de l'École de Médecine Tropicale de Bruxelles, il part au Congo à l'âge de vingt-trois ans. Il y est désigné pour le célèbre lazaret pour malades du sommeil et complète ses activités par des recherches au Laboratoire de Léopoldville. Cette combinaison était logique car les vues sur la nature, le diagnostic et la thérapeutique de la maladie du sommeil pouvaient, selon ses propres paroles, se définir comme "un bouillon de culture pour points d'interrogation". La trypanosomiase ne le lâchera plus. Conscient des difficultés qui entravaient le déplacement des sommeilleux à Léopoldville, il organise des visites dans les villages et les postes de bois le long du fleuve. Cette approche a été un remarquable prélude aux équipes mobiles qui deviendront la clef de voûte de la lutte contre la trypanosomiase. La lèpre sera son deuxième point d'intérêt majeur. Ses initiatives se polariseront sur l'Uele, région qu'il connaissait de première main, car il avait tenté de démêler les rapports éventuels entre l'onchocercose et l'éléphantiasis congolais qui se côtoyaient sur grande échelle dans cette région si attachante. Son grand regret a été de ne pas avoir été à même de démêler l'étiologie de cet éléphantiasis. Lorsqu'il fut établi que la prévalence de la lèpre atteignait 4% dans le Nepoko, un record mondial, il joindra ses efforts à ceux de la Croix-Rouge du Congo. Il en résultera la création du Centre anti-lèpre de Pawa. Les léprologues en charge du Centre pourront bénéficier du soutien et des conseils inestimables de ce patron hors du commun. Cet appui continu se matérialisera par la création de villages agricoles pour lépreux et la fondation d'un laboratoire pour recherches sur la lèpre en 1934 implanté dans le foyer. Le résultat de ces activités, qui n'ont guère connu d'interruption en dépit d'événements parfois douloureux et même tragiques, se traduisit par une prévalence ramenée à 0,7 à 1% et un indice de contagiosité bas : le pourcentage de multibacillaires et d'enfants atteints était devenu faible. Son souci pour les lépreux englobera les lépreux vivant en Belgique. Ils bénéficieront d'une assistance jamais prise en défaut, associant compétence, dévouement, discrétion et réconfort. Ses patients se reconnaissaient comme des malades et non plus comme des lépreux. Son "opuscule", synthétisant en 100 pages l'essentiel sur la lèpre et dédié au Père Damien, reste un modèle pour le choix difficile de l'essentiel. Cette même qualité extraordinaire se retrouve dans son traité sur "Les Maladies des Pays Chauds". Ces ouvrages seront, par la sûreté de leurs informations, les compagnons indispensables des médecins tropicalistes en Afrique Centrale. Ils seront en plus un souvenir permanent des leçons inoubliables qui imprègneront si heureusement leur mode de pensée sur les problèmes de santé et leurs attitudes professionnelles. Globalisation d'un enseignement d'une qualité rare, alliant dans une vue panoramique solidement étayée connaissances, expériences, doutes et ignorances. Par ses paroles de sagesse Albert Dubois a laissé une marque indélébile sur des générations de médecins tropicalistes qui se flattent de pouvoir reconnaître en lui leur maître dans le domaine des problèmes de santé propres aux régions tropicales. Très RARE. Très bon état du papier; la couverture est légèrement défraîchie
Reference : 68829
Le Festin de Babette
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