Eau-forte et pointe-sèche. Très rare épreuve signée dans le cuivre, avec un sonnet de la belle Louise. Salissures. Tirage sur Chine appliqué. Wentworth n° 3. Le poème est de André Lemoyne dont on peut voir le nom effacé en bas de la planche à droite. Peut-être s'agit-il du portrait de Louise Colet. Cette estampe n'est pas référencée par Béraldi, et n'apparaît pas au catalogue Tissot, ni à sa vente, mais est décrit au catalogue de l'exposition de Paris (Petit Palais, 1985), comme étant connu à 4 exemplaires seulement. En feuille moyen 1861 19,5 x 14
Reference : 5688
Librairie Seigneur
Martine Seigneur
Conforme aux usages de la profession.
Paris, Chez Henri Le Riche, 1928. 33 x 25, non paginé. Relié plein maroquin vert Céladon, plats et dos ornés de motifs géométriques horizontaux et verticaux composés de filets dorés et argents ainsi que de points dorés, contreplats ornés d'une moire grise incrustée, encadrée d'un filet d'argent et de triple filets dorés, et décorés de filets d'argent horizontaux, dos lisse, titre doré, toutes tranches dorées, double garde moire et papier, sous chemise doublée à rabat et à bande du même cuir que la reliure, titre doré au dos, sous étui bordé, couverture et dos conservés. Reliure dans le style Art déco signée à l'or en bas du contreplat Marot - Rodde. Le dos de la chemise est légèrement passé et taché, petite tache aussi sur l'étui, sinon superbe exemplaire. 7 eaux-fortes en couleurs par Henri Le RICHE, dont une en frontispice, une eau forte en rouge représentant le lion de Venise, et 4 eaux-fortes à caractère érotique en noir. Exemplaire comprenant aussi, non justifiées, 2 suites (une suite en bleu avec remarque des 7 illustrations, et une suite des quatre planches à caractère érotique, in fine, en noir avec remarques). Ornementation encadrant chaque page. Tiré à 162 exemplaires, celui-ci un des 150 signés et numérotés à la main par l'artiste.
Louise Marot, dite Marot-Rodde, née Marie Eugénie Julie Louise Rodde le 19 octobre 1870 à Aigrefeuille, et morte le 17 août 1938 à Paris, est une relieuse française active de 1920 à 1936. Elle compte au nombre des relieurs les plus brillants de l'Art déco.Louise Marot perfectionne sa technique sous la direction de M. Chanat, professeur à l'École Estienne, et auprès du relieur Petrus Ruban avant d'ouvrir son propre atelier. Elle obtient une médaille d'argent à l'exposition des Arts décoratifs en 1925. Jusqu'en 1936 elle dirige un atelier comprenant plusieurs ouvriers, dont Marcel Godillot, avec la collaboration de sa fille, Suzanne Rodde, à qui elle confie le dessin des maquettes qu'elle exécute.
Paris, Galerie Claude Bernard, 1986. 28 x 21 cm, non paginé. Dans une reliure "Artefacts" de Jean de Gonet, couv. cons. Très bel état. Catalogue de l'exposition qui a eu lieu à la Galerie Claude Bernard en 1986. Texte de Louise Nevelson et Diana Mackown. Provenance : collection personnelle du galeriste Claude Bernard.
Gallimard Foliothèque, Folio Dos carré collé 1997 In-12 (11 x 17,8 cm), dos carré collé, 165 pages ; papier un peu bruni, par ailleurs bon état. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
Club Français du Livre Cartonné 1961 In-8 (18,5 x 21,5 cm), cartonné toilé sous rhodoïd, ex-libris de Yves Lecomte au 2e plat, 91 pages, avec un commentaire de Maurice Fombeure ; rousseurs sur les plats, tranches et gardes, petite déchirure au dos du rhodoïd, par ailleurs assez bon état général. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
s.d. (1846), 19,5x35,5cm, une feuille.
| «Aimer, c'est vivre!/ C'est incarner le rêve, et sentir les transports / Dont l'art ne peut donner que des emblèmes morts ! » |<br>* Poème manuscrit autographe signé de Louise Colet, intitulé «Le Vrai Beau», 38 vers alexandrins à l'encre noire sur un feuillet de papier cartonné satiné de format oblong, plié en deux endroits. Une petite tache au verso vierge. Publié en 1852 sous le titre «L'Art et l'Amour», daté de 1846, dans Ce qui est dans le cur des femmes: Poésies nouvelles. Cette version manuscrite, au titre différent, présente un vers et quelques mots inédits. *** Superbe cri du cur de Louise Colet qui met en vers les conceptions - de la vie, de l'amour, de l'art - qui l'opposent à son amant Gustave Flaubert, témoignant des premiers émois de leur relation tumultueuse. Ecrit peu de temps après leur rencontre le 29 juillet 1846, le poème est une réponse enflammée à une lettre de Flaubert du 2 septembre «Oh ! va, aime plutôt l'Art que moi» à laquelle son premier vers fait explicitement référence : «Tu me dis : Aime l'art, il vaut mieux que l'amour [...] Et moi. je te réponds : La langue du poête Ne rend du sentiment que l'image incomplète». Après avoir accordé à Louise Colet quelques rares nuits passionnées à la suite de leur rencontre dans l'atelier de James Pradier, le bien nommé ermite de Croisset avait gardé ses distances pour se consacrer à l'écriture, tout en proclamant son amour pour elle. Cetteréponse poétique de Louise Colet aux échanges épistolaires de Flaubert est d'autant plus importante que ses lettres ont été détruites par l'écrivain en 1879. Les alexandrins interpellent Flaubert à la deuxième personne, dans ce manifeste théorique et lyriqueadressé à son amant de onze ans son cadet, de la main d'unepoétesse déjà reconnue de ses pairs, qui captiva d'abord le philosophe Victor Cousin, et plus tard Musset et Vigny. Elle met en forme leurs dialogues sous le prise du Romantisme, qu'elle incarne, et du Réalisme auquel Flaubert s'attache farouchement. Au-delà du rôle d'amoureuse exaspérante qu'on lui a souvent prêté, Colet revendique les élans de son cur que Flaubert ignore en lui-même; et argue que les transports du réel surpasseront toujours ceux de l'Art condamné à les imiter: «Des maîtres les plus grands les uvres les plus belles, Auprès du beau vivant, compare, que sont-elles ?» Rare vestige rescapé de la censure de Flaubert, restituant la voix de Louise Colet au sein de leur dialogue amoureux. Le poème de Louise Colet prend à la fois la forme de discussion sur l'esthétique et de tendre déclaration d'amourà Flaubert ; leurs destins de littérateurs étant inextricablement liés à leur vie intime. Tu me dis : Aime l'art, il vaut mieux que l'amour ; Tout sentiment s'altère et doit périr un jour ! Pour que le cur devienne une immortelle chose, Il faut qu'en poésie il se métamorphose, Et que chaque pensée en sorte incessamment, En parant sa beauté d'un divin vêtement. Sentir, c'est aspirer!... c'est encor la souffrance ; Mais créer, c'est jouir,! c'est prouver sa puissance ; C'est faire triompher de la mort, de l'oubli, Toutes les passions dont l'âme a tressailli! Et moi. je te réponds : La langue du poête Ne rend du sentiment que l'image incomplète ; Concevoir le désir, goûter la passion, Nous fait dédaigner l'art et sa création ; Formuler les pensers dont notre esprit s'enivre, Ce n'est que simuler la vie : aimer, c'est vivre ;! C'est incarner le rêve, et sentir les transports Dont l'art ne peut donner que des emblèmes morts ! Des maîtres les plus grands les uvres les plus belles, Auprès du beau vivant, compare, que sont-elles? Corrége et le Poussin, Titien et Raphaël, Rubens, dont la palette est prise à l'arc-en-ciel, Éblouissant nos yeux, ont groupé sur leurs toiles Des visages divins et de beaux corps sans voiles ! Mais hier, quand soudain à nos regards charmés Ces tableaux immortels se trouvaient animés, Lorsqu'au lieu de la chair que la couleur imite, Nous avons admiré cette chair qui palpite, Où le sang, à travers l'épiderme soyeux, Circule en répandant des reflets lumineux ; Lorsque nous avons vu d'exquises créatures, Dont les beaux torses nus, les bras aux lignes pures, Le sein ferme et mouvant, le visage inspiré, Faisaient vivre à nos yeux quelque groupe sacré, Oh ! n'as-tu pas senti quelle impuissante envie C'est de vouloir dans l'art inoculer la vie Et ne t'es-tu pas dit, du réel t'enivrant : La beauté seule est belle, et l'amour seul est grand ! - Photos sur www.Edition-originale.com -
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