Lettre tapuscrite datée du 27 janvier 1906, à propos d'une succession en rapport avec la société Laguionie et Cie. 1 page in-4°. Très bel en-tête. Pas de couvertuire Très bon Paris 1906 1 page in-4°
Reference : 11355
Librairie Seigneur
Martine Seigneur
Conforme aux usages de la profession.
Reference : 35667aaf
e.a. Fribourg, 1900-1920, gr. in-8°, ca. 16-24 p., Verkauf Pro Band/ Vendu Par volume.
50) Lettre du 16.1.1912. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘Evêché Lausanne & GE’, n°1.51) Consécration episcopale André Bovet à église coll. St. Michel (FR) le 13.2.1912. 31 p.52) Exhoration de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces 1912.53) Lettre du 12.7.1912. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘Evêché Lausanne & GE’, n°4.54) Instruction pastorale André Bovet évêque... pour Consécration épiscopale et du Carême 1912.55) Ordonnance promulguées à suite du synobe 1912. ‘Evêché Lausanne & GE’, n°3.56) Lettre du 17.12.1913. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘In Cruce Salus’, n°10.57) Lettre du 19.7.1913. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘Evêché Lausanne & GE’, n°9.58) Lettre pastor. de André Bovet & mandemant carême de 1913.59) Lettre du 17.2.1913. Aux fidèles du canton de Fribourg. ‘Evêché Lausanne & GE’, n°7.60) Instruction pastorale André Bovet évêque... sur le sacerdoce et recrutement & du Carême 1913.61) Exhort. de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces 1913. Sion.62) Lettre pastorale d'André Bovet à occasion de la mort St. père le pape Pie X. 1914.63) Lettre pastorale d'André Bovet à occasion de l'élection St. père le pape Benoît XV. 1914.64) Exhoration de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces 1914.65) Instruction pastorale André Bovet évêque... sur la vie familiale & du mandement Carême 1914.66) Exhoration de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion du Jeune fédéral 1915. ‘Dieu et les Peuples’.67) Instruction pastorale André Bovet évêque... sur renoncement chrét. & du mand. Carême 1915.68) Lettre du 14.5.1915. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘Evêché Lausanne & GE’, n°16.69) Lettre du 3.8.1915 adressée à M. le Curé pour mort de l'Evêché Lausanne & GE.70) Reverendo Clero universo diocesis Lausannensis et Genevensis. 1915. N°1.71) Allocution de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces l'an 1916.73) Lettre du 28.4.1916 de Placide Colliard. ‘Evêché Lausanne & GE’, n°3.74) Lettre du 18.1.1916. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘Evêché Lausanne & GE’, n°1.75) Allocution de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces 1917.76) Instruction pastorale Placide Colliard évêque... sur l'autorité & du mandement de Carême 1917.77) Instruction pastorale Placide Colliard évêque... sur l'abus de boisson & du mand. Carême 1918.78) Allocution de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces 1918.79) Instruction pastorale Placide Colliard évêque... sur fondement paix & du mandem. Carême 1919.80) A. Savoy: Tâches de démocratie chrétienne en Suisse. 1919. 36 p. In-8°.81) Allocution de NN.SS. évêques Suisse... à l'occasion Fête Fédérale d'actions de graces 1919.82) J. Fragnière: Dévotion au Sacré Coeur de Jésus dire qqe chose aux hommes notre temps? 1920.83) Péril Social. Alloc. de NN.SS. évêques Suisse... Allocut. Fête Fédérale d'actions de graces 1920.84) Lettre du 21.6.1920. Au clergé et fidèles du diocèse Lausanne.... ‘Evêché Lausanne & GE’, n°1.85) Tiberghien: L'encyclique Rerum Novarum... Nlle éd. ‘Bibl. cercles d'étude’. 80 p. Tourcoin, 1920. 86) Lettre du 10.2.1920 à M. Curé pourannoncer mort de Placide Colliard, l'Evêché Lausanne & GE.
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[s.n.] - Service Central de l'Ingénieur en Chef Compagnie des Chemins de fer de l'Est ; SAUVAGE ; DIETZ, David
Reference : 56071
(1870)
Lot de 14 courriers dont 11 adressés à David Dietz, chef d'atelier à la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est aux débuts de la Guerre franco-allemande de 1870, du 20 juillet 1870 au 5 août 1870 (en général 1 ou 2 pages par lettres) : I : Lettre signés de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 20 juillet 1870, précisant le rôle de leurs services et l'organisation des Corps Francs des Chemins de fer. M. Dietz est nommé dans ce cadre chef du matériel roulant, 2 pp. ; II : Lettre de nomination à ce poste signée du Directeur de la Compagnie M. Sauvage, 1 p. ; III : Lettre signés de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 30 juillet 1870 ; IV : Copie manuscrite de la décision de nomination d'un second, M. Doré ; IV : Lettre signés de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 30 juillet 1870 à M. Dietz, précisant les "divers travaux ou fournitures qu'exigent les transports militaires" qui sont de deux sortes, "les uns qui restent à la charge de la Compagnie, tels que confections de strapontins... les autres directement demandés par l'autorité militaire et restant à la charge de l'Etat" ; V : Lettre signés de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 2 août 1870 à M. Dietz, approuvant notamment les hamacs installés par Dietz [ pour le confort des blessés ] ; VI : Copie conforme signée par Vuillemin d'une réquisition de l'Armée du Rhin ; VII : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef à M. Dietz, datée du 3 août 1870, évoquant la livraison de bidons, d'urinoirs et de deux modèles de hamacs ; VIII : Lettre à en-tête de l'Exploitation de la Compagnie, datée du 4 août 1870 "J'ai immédiatement adressé à Messieurs les médecins de la Cie de l'Est une circulaire pour les inviter à prêter leur concours tant pour le transport que pour la visite des blessés de l'armée" ; IX : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef à M. Dietz, datée du 4 août 1870, relative à l'envoi d'un troisième modèle de hamac, de 30000 pitons, etc. ; X : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef à M. Dietz, datée du 5 août 1870 ; XI : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef signé de Vuillemin à M. Dietz, datée du 5 août 1870 : "J'ai remarqué que pour les transports des blessés militaires, sur vos hamacs dans les wagons N ou autres, il faut un temps assez long pour amener les blessés aux wagons et pour les placer sur les hamacs. En supposant que les gares dans lesquelles doit s'effectuer l'embarquement soient pourvues de hamacs avec les cordes et leurs pitons, nos hommes seraient en mesure de tout disposer dans le premier wagon venu, pour peu qu'ils soient prévenus quelques heures d'avance. Il ne serait donc pas nécessaire de garnir tous nos wagons de pitons, mais il faudrait toujours avoir aux gares d'embarquement des pitons que nos ouvriers placeraient dans les wagons..." ; XII : on joint 3 autres pièces
Lot de 14 courriers dont 11 adressés à David Dietz, chef d'atelier à la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est aux débuts de la Guerre franco-allemande de 1870, du 20 juillet 1870 au 5 août 1870 (en général 1 ou 2 pages par lettres) [ Dossier de 11 courriers manuscrits adressés à David Dietz, chef d'atelier : La Compagnie des Chemins de Fer de l'Est aux débuts de la Guerre franco-allemande de 1870 ] I : Lettre signée de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 20 juillet 1870, précisant le rôle de leurs services et l'organisation des Corps Francs des Chemins de fer. M. Dietz est nommé dans ce cadre chef du matériel roulant, 2 pp. ; II : Lettre de nomination à ce poste signée du Directeur de la Compagnie M. Sauvage, 1 p. ; III : Lettre signée de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 30 juillet 1870 ; IV : Copie manuscrite de la décision de nomination d'un second, M. Doré ; IV : Lettre signée de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 30 juillet 1870 à M. Dietz, précisant les "divers travaux ou fournitures qu'exigent les transports militaires" qui sont de deux sortes, "les uns qui restent à la charge de la Compagnie, tels que confections de strapontins... les autres directement demandés par l'autorité militaire et restant à la charge de l'Etat" ; V : Lettre signée de l'Ingénieur en Chef de la Compagnie Vuillemin, du 2 août 1870 à M. Dietz, approuvant notamment les hamacs installés par Dietz [ pour le confort des blessés ] ; VI : Copie conforme signée par Vuillemin d'une réquisition de l'Armée du Rhin ; VII : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef à M. Dietz, datée du 3 août 1870, évoquant la livraison de bidons, d'urinoirs et de deux modèles de hamacs ; VIII : Lettre à en-tête de l'Exploitation de la Compagnie, datée du 4 août 1870 "J'ai immédiatement adressé à Messieurs les médecins de la Cie de l'Est une circulaire pour les inviter à prêter leur concours tant pour le transport que pour la visite des blessés de l'armée" ; IX : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef à M. Dietz, datée du 4 août 1870, relative à l'envoi d'un troisième modèle de hamac, de 30000 pitons, etc. ; X : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef à M. Dietz, datée du 5 août 1870 ; XI : Lettre du service central de l'Ingénieur en Chef signé de Vuillemin à M. Dietz, datée du 5 août 1870 : "J'ai remarqué que pour les transports des blessés militaires, sur vos hamacs dans les wagons N ou autres, il faut un temps assez long pour amener les blessés aux wagons et pour les placer sur les hamacs. En supposant que les gares dans lesquelles doit s'effectuer l'embarquement soient pourvues de hamacs avec les cordes et leurs pitons, nos hommes seraient en mesure de tout disposer dans le premier wagon venu, pour peu qu'ils soient prévenus quelques heures d'avance. Il ne serait donc pas nécessaire de garnir tous nos wagons de pitons, mais il faudrait toujours avoir aux gares d'embarquement des pitons que nos ouvriers placeraient dans les wagons..." ; XII : on joint 3 autres pièces
[DORAT Claude-Joseph; ARNAUD François-Thomas-Marie de Baculard d'; COSTARD Jean-Pierre; WALSCH William; BLIN DE SAINMORE Adrien-Michel-Hyacinthe]:
Reference : 16524
(1764)
Paris, Sébastien Jorry [et] chez l'Esclapart, 1764-1766. 2 volumes in-8 de [4]-51-36-59-42-[2]-54-[2], 26-[2]-60-53-40-20-32 pages, reliés plein maroquin cerise, dos lisse orné de fleurons et petits fers dorés, pièces de titre et de tomaison olives, fine dentelle aux petits fers dorée aux plats (oiseau), filet doré aux coupes et roulette dorée aux chasses, tranches dorées.
Charmante illustration d'après Eisen qui se compose de 15 vignettes en tête, 15 culs-de-lampe et 13 figures hors-texte. Bel ensemble d'oeuvres du "Chevalier Dorat" (6 pièces), Costard (2 pièces), Arnaud, Blin de Sainmore et Walsch (respectivement 1 pièce), toutes imprimées sur grand papier, et grand de marge. Charmante reliure de l'époque malgré des dos insolés, quelques frottements et de quelques piqûres et rousseurs éparses. Ex-libris moderne de Jean-François Chaponnière. S'ensuit la liste des oeuvres: Dorat : Lettres en vers, ou épîtres héroïques et amoureuses. A Paris de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1766.51p. Dorat : Lettre de Barnevelet dans sa prison, à Tuman son ami, précédée d'une lettre de l'auteur. Paris, Chez Bauche, 1766. 36p. Dorat : Lettre de Zeîla, jeune sauvage esclave à Constantinople, à Valcour, officier français ; précédée d'une lettre à Mme de C**. A Genève, et se trouve à Paris chez Bauche, 1766. 59p. Dorat : Réponse de Valcour à Zéila, précédée d'une lettre de l'auteur à une femme qu'il ne connaît pas. A Paris, chez Sébastien Jorry, 1766. 42-[2] p. Arnaud : Lettre du comte de Comminges à sa mère, suivie d'une lettre de Philomène à Prognée. A Paris, chez Sébastien Jorry, 1765. 54-[2] p. Dorat : Epitre à Catherine II, impératrice de toutes les Russies. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 26-[2] p. Costard : Lettre du Lord Velford à Milord Dirton, son oncle. Précédée d'une lettre de l'auteur. A Paris, chez l'Esclapart, 1765. 60p. Dorat : Le Pot-pourri, épitre à qui on voudra ; suivie d'une autre épître, par l'auteur de Zélis au bain [par Masson de Pezay]. A Genève, et se vend à Paris chez Sébastien Jorry, 1764. 53 p. Walsch : L'hôpital des fous, traduit de l'anglais. A Paris de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 40 p. Costard : Lettre de Cain après son crime, à Méhala, son épouse. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 20 p. Lettre de Biblis à Caunus son frère. Précédée d’une lettre à l'auteur [par Sautreau du Marsy]. Par. M. Blin de Sainmore. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 32 p. Illustré XXe
Reference : 35671aaf
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Mardi 7 novembre [1871], 13,3x20,8cm, 2 pages sur un feuillet double.
| « Pour qu'enfin justice soit rendue à la femme» |<br>* «Mardi 7 novembre [1871] Monsieur, on m'a demandé d'urgence mon intervention pour les condamnés à mort. L'accomplissement de ce devoir a retardé ma réponse à votre excellente lettre. Vous avez raison de compter sur moi pour affirmer l'avenir de la femme. Dès 1849, dans l'Assemblée nationale, je faisais éclater de rire la majorité réactionnaire en déclarant que le droit de l'homme avait pour corollaires le droit de la femme et le droit de l'enfant. En 1853, à Jersey, dans l'exil, j'ai fait la même déclaration sur la tombe d'une proscrite, Louise Julien, mais cette fois on n'a pas ri, on a pleuré. Cet effort pour qu'enfin justice soit rendue à la femme, je l'ai renouvelé dans les Misérables, je l'ai renouvelé dans le Congrès de Lausanne, et je viens de le renouveler encore dans ma lettre au Rappel que vous voulez bien me citer. J'ajoute que tout mon théâtre tend à la dignification de la femme. Mon plaidoyer pour la femme est, vous le voyez, ancien et persévérant, et n'a pas eu de solution de continuité. L'équilibre entre le droit de l'homme et le droit de la femme est une des conditions de la stabilité sociale. Cet équilibre se fera. Vous avez donc bien fait de vous mettre sous la protection de ce mot suprême : l'Avenir. Je suis, Monsieur, avec ceux qui comme vous veulent le progrès, rien que le progrès, tout le progrès. Je vous serre la main. Victor Hugo » Lettre autographe signée de Victor Hugo adressée à Léon Richer, deux pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet de papier à lettre bordé de noir. Pliures transversales inhérentes à la mise sous pli. Une déchirure centrale sans manque à la jonction des deux feuillets. Cette lettre a été retranscrite dans les uvres complètes de Victor Hugo (Ollendorff, 1905). Le manuscrit est présenté dans une chemise en demi maroquin bleu, plats de papier coquille, étui bordé de maroquin bleu, ensemble signé A. T. Boichot. *** Superbe et importante lettre, profondément humaniste, syncrétique des combats de Victor Hugo contre la peine de mort et pour le progrès social et féminin adressée à Léon Richer, l'un des premiers hommes militants féministes, qualifié par Hubertine Auclert de « père du féminisme » puis considéré par Simone de Beauvoir comme son « véritable fondateur ». HUGO L'ABOLITIONNISTE Si cette lettre se concentre essentiellement sur la question de la défense des droits de femmes, c'est par la peine de mort qu'elle commence : « on m'a demandé d'urgence mon intervention pour les condamnés à mort. L'accomplissement de ce devoir a retardé ma réponse à votre excellente lettre. » En ce lendemain de la Commune, les pages d'octobre 1871 des Choses vues sont effectivement constellées de noms de personnalités auxquelles le « poète national » apporta son soutien, notamment à Gustave Maroteau, poète et fondateur du Père Duchesne, « condamné à mort pour fait de presse ! » (Choses vues, 3 octobre 1871), puis à « Louise Michel en prison à Versailles et en danger de condamnation à mort » (ibid., 5 octobre 1871). Les « interventions » éparses menées par Hugo au fil des mois aboutiront finalement à une éloquente tribune à la tête du Rappel du 1er novembre 1871 (« je viens de le renouveler encore dans ma lettre au Rappel que vous voulez bien me citer ») dans laquelle il appellera - avec toute l'éloquence qui lui est propre et à grand renfort d'exemples historiques - à l'amnistie des communards. Il s'agit de l'un de ses plus importants combats politiques. LE FÉMINISME EST UN HUMANISME Un des autres grands engagements d'Hugo concerne l'émancipation féminine et la lutte pour l'égalité entre les sexes : dans un Second Empire patriarcal, il fut l'une des rares voix masculines à s'insurger contre l'état d'infériorité où le Code civil plaçait les femmes. C'est d'ailleurs ce qu'il réaffirme dans la lettre que nous proposons et dans laquelle il dresse un véritable bilan de sa carrière littéraire et politique, s'érigeant d'emblée au rang de spécialiste : « Vous avez raison de compter sur moi pour affirmer l'avenir de la femme. [...] L'équilibre entre le droit de l'homme et le droit de la femme est une des conditions de la stabilité sociale. » Concernant la place des femmes dans son uvre, il évoque notamment le théâtre : « J'ajoute que tout mon théâtre tend à la dignification de la femme. » Il est vrai que les héroïnes occupent une place centrale et déterminante dans les pièces du dramaturge. Incarnant des rôles relativement caricaturaux dans les drames de la période romantique (jeune agnelle pure victime du désir des hommes ou encore femme mariée délaissée) elle deviendra, dans le théâtre de l'exil « la femme violentée par les lois sociales [...], la femme pauvre » (O. Bara) COSETTE FEMME DE LETTRES La « femme pauvre », c'est justement l'un des piliers de l'arc narratif des Misérables que Victor Hugo évoque également dans notre lettre : « Cet effort pour qu'enfin justice soit rendue à la femme, je l'ai renouvelé dans les Misérables [...] » Cosette, l'héroïne de cette grande fresque réaliste et sociale, fut d'ailleurs créée d'après une courageuse figure féminine, elle aussi orpheline : Louise Julien, une proscrite décédée de la phtisie à l'âge de trente-six ans. « En 1853, à Jersey, dans l'exil, j'ai fait la même déclaration sur la tombe d'une proscrite, Louise Julien, mais cette fois on n'a pas ri, on a pleuré. » Notre lettre est à notre connaissance l'unique document qui établisse un lien direct entre Cosette et cette quarante-huitarde au funeste destin dont Victor Hugo prononça l'oraison funèbre : « Ce n'est pas une femme que je vénère dans Louise Julien, c'est la femme ; la femme de nos jours, la femme digne de devenir citoyenne ; la femme telle que nous la voyons autour de nous, dans tout son dévouement, dans toute sa douceur, dans tout son sacrifice, dans toute sa majesté ! Amis, dans les temps futurs, dans cette belle, et paisible, et tendre, et fraternelle république sociale de l'avenir, le rôle de la femme sera grand ; mais quel magnifique prélude à ce rôle que de tels martyres si vaillamment endurés ! » (Actes et Paroles, II Pendant l'exil) Ce long discours, immédiatement relayé par la presse anglaise, est à mettre en perspective avec Les Châtiments premier recueil de l'exil, achevé très peu de temps auparavant et contenant trois superbes poèmes dédiés aux républicaines : « Pauline Roland », « Les Martyres » et « Aux femmes ». L'été 1853 et plus précisément le constat du courage des proscrites face à la misère, à la violence et au désintérêt du gouvernement pour leur condition, marque donc le premier élan réel de Victor Hugo vers le féminisme aussi bien à travers ses uvres que sur le terrain politique. Vingt ans plus tard, l'évocation de Louise Julien dans notre lettre réaffirme cet engagement inconditionnel. L'AVENIR POUR ÉGIDE Cette missive à Léon Richer s'achève prophétiquement : « L'équilibre entre le droit de l'homme et le droit de la femme est une des conditions de la stabilité sociale. Cet équilibre se fera. Vous avez donc bien fait de vous mettre sous la protection de ce mot suprême : l'Avenir. » Au moment de la rédaction de cette lettre, la revue créée par Richer, le Droit des femmes, venait en effet de renaître sous le titre L'Avenir des femmes. Dès 1872, elle lance une pétition pour les droits civils des femmes, soutenue par plusieurs personnalités notamment Victor Hugo qui adresse à Léon Richer une seconde lettre de soutien : « Je m'associe du fond du cur à votre utile manifestation. Depuis quarante ans, je plaide la grande cause sociale à laquelle vous vous dévouez noblement. » (8 juin 1872) Notre lettre, bien moins connue, mais tout aussi importante que celle-ci dont elle est le pendant, témoigne des prémices de la collaboration entre Victor Hugo et Léon Richer pour la lutte en faveur des droits et de l'émancipation des femmes ; elle illustre un moment essentiel de l'histoire du féminisme. LÉON RICHER : LE DROIT DES FEMMES Issu d'un milieu modeste et ayant précocement perdu son père, Léon Richer dut subvenir aux besoins de sa mère et de sa sur et, dans une société patriarcale à l'extrême, « il eut l'occasion d'apprécier les injustices du Code à l'égard de la femme, et de constater, à peu près quotidiennement, les infamies qui, à l'abri des lois, se commettent légalement contre ces éternelles mineures ; sa conscience alors en était révoltée » (R. Viviani, Cinquante-ans de féminisme : 1870-1920, 1921). Cette prise de conscience le mena à fonder, en 1869, l'hebdomadaire le Droit des femmes visant à réformer les droits légaux féminins. L'année suivante, il créa aux côtés de Maria Deraismes l'Association pour le droit des femmes dont il prit la présidence, aucune femme n'étant alors autorisée à fonder ni à diriger une association. Maria Deraismes quittera l'Association en 1882, lancera la Ligue Française pour le Droit des Femmes et nommera comme président honoraire... Victor Hugo. Très belle lettre et émouvant témoignage des combats humanistes menés avec vigueur par l'un des écrivains les plus engagés de l'histoire littéraire française : « Je suis, Monsieur, avec ceux qui comme vous veulent le progrès, rien que le progrès, tout le progrès. - Photos sur www.Edition-originale.com -